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Quand les microbes passent de l’animal à l’homme. Spécialiste des épidémies, François Moutou éclaire le rapport entre l’humain et l’animal pour nous aider à mieux comprendre la Covid-19.

Humains et animaux partagent beaucoup. Ici il ne sera question que d’un partage bien particulier : celui des microbes, en tous genres et en tous sens, potentiellement responsables de divers maux. Les maladies transmissibles se transmettent, c’est une réalité naturelle et ancienne. En revanche, la mondialisation, avec son rythme et ses volumes, est une réalisation humaine et récente. Les dérégulations et l’emballement imposés par le système économique global seraient-ils bien la cause du succès de l’émergence de la Covid- 19 et de la pandémie associée ?

« Certains considèrent toujours que cette crise s’explique par une mauvaise maîtrise du vivant de la part de l’espèce humaine. Ils recommandent de poursuivre la réduction du vivant non humain au strict nécessaire et d’éliminer le reste, source de maux. Pourtant, peut-on imaginer que tout nous est connu […] ? La plus grande partie de la biodiversité est encore à décrire. L’éliminer avant même de l’avoir étudiée correspondrait à une démarche d’une grande naïveté, et surtout suicidaire car, s’il y a certainement quelques nouveaux agents pathogènes à découvrir, il s’y trouve surtout de nombreuses réponses à de futures questions que nous ne nous posons pas encore. »

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François Moutou – Editions Delachaux & Niestlé – A paraitre le 1er avril 1021 – 192 pages – 15,90€

Un renouvellement de notre rapport à la nature s’impose : lutte contre la destruction et l’artificialisation des milieux, réduction des pollutions, maîtrise climatique, maintien d’espace pour le vivant non humain et non domestique. Il faut aussi s’attaquer aux inégalités sociales, à la pauvreté, à la corruption et mettre en avant l’intérêt général, planétaire. Si la santé et la qualité de vie passent avant les seuls indicateurs économiques, alors l’espoir est permis et la dure leçon du coronavirus aura été entendue. Préserver la biodiversité, son potentiel adaptatif, ses capacités évolutives et sa forte résilience, c’est peut-être réapprendre à vivre ensemble.

Ancien épidémiologiste à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), le vétérinaire François Moutou a travaillé sur diverses maladies communes aux humains et aux animaux pour mieux les comprendre et les prévenir. Mammalogiste, il est président d’honneur de la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM).