Comment raconter une fois encore la vie de Théodore Monod, ce savant, écrivain, aventurier du Sahara, sur qui tant a été écrit ?
C’est très simple : il faut une langue belle, précise, poétique et même drôle parfois ; des images somptueuses dans un format de bonne taille pour les plus récentes, émouvantes et souvent uniques pour les anciennes ; des extraits longs et bien choisis de textes de Monod et de quelques autres explorateurs du désert ; une mise en page intelligente qui valorise tout ce matériau. Ce livre exceptionnel réussit parfaitement le pari de rassembler les ingrédients indispensables.
Théodore Monod
Une vie de saharien, Sylvain Estibal et Jean-Marc Durou
Editions Vents de sable
200 pages
39,00 €
Il prend, tout simplement, cette vie dans l’ordre chronologique, en commençant par l’arrivée de Monod en décembre 1922 à Port-Etienne, la future Nouadhibou, à l’extrême Nord-Ouest de la Mauritanie. Il vient « étudier la faune marine et la pêche » pour le compte du Muséum national d’histoire naturelle. A cette occasion, il découvre le désert : jusqu’à 96 ans, Monod, « le fou » comme le surnommaient avec admiration les indigènes, parcourut le Sahara, y compris dans ses secteurs les plus hostiles ; il en décrivit la géologie, la faune, la flore et les habitants dont il gagna la confiance et l’estime. Il publia d’innombrables articles et ouvrages, notamment dans le cadre de l’Institut Français d’Afrique Noire qu’il créa en 1936 à Dakar. Monod accomplit des exploits, modestement : « Une promenade au Sahara » raconte une expédition de 1 700 km à pied et à dos de chameau, dont une étape de 900 km sans point d’eau, dans l’Est de la Mauritanie…
Ce livre est digne de Monod. Poursuivez la découverte en lisant Méharées et L’Émeraude des Garamantes, deux bijoux publiés chez Actes Sud.