Une nouvelle étude publiée dans la revue Conservation Science and Practice présente un cadre d’évaluation pouvant être utilisé comme guide pour rendre la conservation et les solutions basées sur la nature plus efficaces face aux changements climatiques futurs.
Les efforts de conservation peuvent être atténués par le changement climatique. En effet, des perturbations qui deviennent fréquentes comme les incendies de forêts peuvent menacer des projets pensés pour améliorer l’habitat des espèces dépendant de la forêt ou pour intensifier la séquestration du carbone. Une nouvelle étude publiée dans la revue Conservation Science and Practice indique qu’il est essentiel de tenir compte des risques liés au climat pouvant entraîner l’échec de mesures de conservation pour avoir des résultats sur du long terme. En s’appuyant sur des leçons tirées des décennies de financement de plus de 100 initiatives d’adaptation au changement climatique, des chercheurs de la Wildlife Conservation Society (WCS) proposent un cadre qui permet d’évaluer rapidement comment – et par quels moyens – le changement nécessitera une innovation au-delà des pratiques de conservation habituelles.
Le cadre en question est celui des 5W : « quoi, quand, où, pourquoi et qui ». Ces cinq questions vont aider à la conception et à la mise en œuvre de projets adaptés aux problématiques actuelles. « Le « quoi », par exemple, signifie qu’il faut se demander si la variabilité du climat et les changements prévus nécessiteront de prendre de nouvelles mesures ou de modifier les mesures existantes. Le « qui » permet d’envisager : par qui, avec qui, qui bénéficie et qui pourrait supporter les dommages potentiels ou les compromis de la mise en œuvre du projet et des résultats attendus », explique le WCS dans un communiqué. « Prenons l’exemple du reboisement : une approche traditionnelle peut viser à améliorer l’habitat et le piégeage du carbone en utilisant des graines ou des semis d’espèces d’arbres historiquement dominantes. La mortalité des arbres due à des conditions climatiques extrêmes pourrait alors entraîner une dégradation inattendue de l’habitat et une réduction du piégeage du carbone ». En revanche, une approche fondée sur le climat « favorise les espèces indigènes qui devraient prospérer dans les conditions climatiques futures. Les semences ou les plants peuvent provenir d’endroits plus chauds et/ou plus secs pour faciliter la migration vers des zones adaptées au climat ».
Les 5W viennent accompagnent donc la prise de décisions pour déterminer si les efforts doivent être orientés différemment du statu quo. Le WCS évoque un « besoin d’adaptation pressant » qui peut être facilité par ce nouveau cadre. L’autrice principale Lauren E. Oakes précise que les 5W constituent est une façon plus ludique et moins intimidante de prendre en compte le changement climatiques pour les praticiens qui s’efforcent de rendre leurs projets plus résistants aux conditions futures.