🔻 Les prairies, un antidote contre les ravageurs de cultures ?

Photo d'illustration ©RitaE de Pixabay

1893
⏱ Lecture 2 mn.

Une étude publiée dans la revue Frontiers in Ecology and Evolution montre l’importance des prairies dans les paysages agricoles pour favoriser la régulation biologique des ravageurs de cultures. Les auteurs, des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) estiment que ces espaces représentent une véritable alternative à l’utilisation de produits phytosanitaires.

Les habitats semi-naturels comme les prairies, les forêts ou encore les haies sont d’incroyables refuges pour abriter les ennemis naturels des ravageurs. De ce fait, il est totalement possible de réguler la présence de ces insectes considérés comme nuisibles sans utiliser de produits phytosanitaires, dangereux pour l’environnement et la biodiversité. Des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ont analysé les effets relatifs et combinés de la quantité de ces habitats et de leur organisation spatiale sur le service de régulation des ravageurs de cultures. L’étude, parue dans la revue Frontiers in Ecology and Evolution a permis de quantifier l’effet de la proportion de prairies dans le paysage en comparaison de celui de la distance à la prairie la plus proche sur les régulations biologiques. Les recherches ces sont intéressées en particulier aux taux de prédation de graines de plantes adventices et de pucerons dans 52 parcelles de céréales d’hiver localisées sur la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre.

Les résultats montrent que les taux de prédation des graines de plantes et des pucerons augmentaient avec la proportion de prairies dans un rayon de 500 m autour des parcelles, tandis que la distance à la prairie la plus proche n’avait pas d’effet. En augmentant de 0 à 50% la proportion de prairies dans un rayon de 500 m, la prédation des pucerons et des graines a été augmentée respectivement de 20% et 38%. La prédation des graines augmente également en fonction de la proportion de fragments de forêt, tandis que la prédation des pucerons augmente avec la proportion de parcelles en agriculture biologique. « Ces résultats révèlent que le service de régulation biologique des ravageurs par leurs ennemis naturels dans les cultures de céréale est principalement déterminé par la quantité de prairies dans le paysage. Cette étude suggère donc que les ennemis naturels impliqués dans la prédation des pucerons des céréales ne sont pas limités par leur capacité de dispersion (aux échelles spatiales travaillées dans l’étude) et qu’il est nécessaire de maintenir des quantités importantes d’habitats semi-naturels, tels que les prairies, pour assurer la régulation biologique des ravageurs dans les paysages agricoles », indique l’Inrae dans un communiqué. L’Institut rappelle par ailleurs l’importance de diversifier les paysages agricoles notamment en maintenant des habitats semi-naturels afin de bénéficier des services écosystémiques liés à la biodiversité.

Accéder à l’étude