🔻 Le changement climatique force les grands singes à changer d’environnement pour survivre

Photo d'illustration ©tsauquet de Pixabay

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Une nouvelle étude publiée dans le journal Diversity and Distributions démontre que les grands singes devraient perdre 90 % de leurs territoires d’origine en Afrique au cours des prochaines décennies, dont la moitié dans des zones protégées, à cause notamment du réchauffement climatique

Les grands singes tels que les gorilles, les chimpanzés ou encore les bonobos risquent de voir leur aire de répartition diminuer de 90 % d’ici à 2050 selon une récente étude publiée dans la revue Diversity and Distributions. Cela serait l’effet direct de la crise climatique, de la destruction des zones sauvages pour les minéraux, le bois et les cultures ainsi que de la croissance de la population humaine. Selon les observations, la moitié des territoires perdus se trouveront dans les parcs nationaux et autres zones protégées.

L’analyse a utilisé la base de données sur les singes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) concernant les populations d’espèces, les menaces et les mesures de conservation sur des centaines de sites pendant 20 ans. Elle a ensuite modélisé les futurs impacts du réchauffement climatique combinés à ceux de la destruction des habitats et de la croissance de la population humaine. L’étude a décortiqué deux scénarios, l’un dans lequel des mesures sont prises pour enrayer le risque climatique, la perte d’habitat et la croissance de la population humaine, l’autre dans lequel peu d’actions de conservation sont entreprises. Dans le meilleur des cas, les auteurs prévoient que les grands singes perdront 85 % de leur aire de répartition, dont 50 % en dehors des parcs nationaux et autres zones protégées par la législation. Dans le pire des cas, ils prévoient une perte de 94 %, dont 61 % dans des zones non protégées.

Le document examine également si les grands singes peuvent ou non s’adapter à d’autres habitats. La plupart des grands singes favorisent les plaines. Cependant, avec le changement climatique, celles-ci deviendront plus chaudes, plus sèches avec peut-être moins de nourriture disponible. Les grands singes devront alors se déplacer vers les aires de montagnes qui adopteront certaines des caractéristiques des plaines et où ils seront donc en mesure de survivre. Toutefois, les auteurs rappellent qu’ils ne pourront peut-être s’adapter à ces nouvelles aires avant 2050. Fiona Maisels, de la Wildlife Conservation Society (WCS), et co-auteur de l’étude, explique que « comme le changement climatique oblige les différents types de végétation à se déplacer essentiellement vers le haut, cela signifie que tous les animaux – pas seulement les grands singes – qui dépendent de types d’habitats particuliers seront obligés de se déplacer vers le haut avec la végétation, ou s’éteindront localement. Et lorsque les collines sont basses, de nombreuses espèces, grandes et petites, ne pourront pas monter plus haut que le terrain ne le permet, et un grand nombre d’animaux et de plantes disparaîtront tout simplement ».

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