🔻 Selon une étude, les efforts pour lutter contre le commerce des ailerons de requins doivent se concentrer près des côtes

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Seized shark fins are seen during a press conference at the Kwai Chung Customhouse Cargo Examination Compound in Hong Kong on september 5, 2018. - The Hong Kong Customs and the Agriculture, Fisheries and Conservation Department (AFCD) from June to August 2018 mounted Operation Defender against the smuggling of endangered species at the airport, seaport, land boundary and railway control points into the territory. Some 118 cases were reported during the operation period resulting in the seizure valued at 2.4 million USD, with 82 arrests made. (Photo by ISAAC LAWRENCE / AFP)
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Une récente étude publiée dans Biology letters montre qu’une grande partie des ailerons de requins commercialisés proviennent d’espèces vivant dans les zones économiques exclusives de certains pays.

Une étude publiée dans Biology Letters suggère de concentrer les efforts pour lutter contre le commerce des ailerons de requin près des côtes. En effet selon une analyse effectuée sur un échantillon d’ailerons, beaucoup seraient arrachés à des espèces vivants près des côtes, dans les zones économiques exclusives de certains pays.

L’équipe a utilisé des techniques de code-barres ADN pour analyser 500 échantillons d’ailerons de requins provenant de quatre marchés – Hong Kong, Vancouver, San Francisco et le nord du Brésil – et identifier à quelles espèces ils appartenaient. Si de nombreux échantillons provenaient d’espèces océaniques telles que les requins renards et les requins marteaux, la plupart ont été identifiés comme des espèces de requins « requiem« , comme les requins de récif et les requins soyeux, qui ont tendance à vivre plus près des côtes. Les scientifiques ont ensuite généré des modèles de distribution des espèces pour montrer d’où une grande partie de ces ailerons de requins provenaient. Les résultats ont montré que la majorité des ailerons de requins provenaient des régions côtières de cinq pays : l’Australie, l’Indonésie, les États-Unis, le Mexique et le Brésil.

Les chercheurs soulignent l’urgence pour les nations d’adopter des mesures de conservation applicables dans leurs juridictions étant donné que la plupart des prises de requins proviennent de leur zone économique exclusive. Malgré certaines différences géographiques dans les régions marchés d’Hong-Kong, San Francisco, Vancouver et Brésil du nord, les résultats des codes-barres ont constamment révélé un nombre élevé d’espèces rares et menacées. En moyenne, 52 % des espèces identifiées et 61 % des ailerons provenaient d’espèces classées comme menacées ou « données insuffisantes » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Certaines espèces sont protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction et par diverses politiques nationales. « Le fait que la moitié des ailerons commercialisés, selon de récentes études de code-barres, proviennent d’espèces dont la conservation est préoccupante, révèle un besoin urgent de renforcer la surveillance, la gestion et l’application du commerce des ailerons de requins. » relève les auteurs de l’étude.