🔻 Bilan 2020 du comptage d’oiseaux d’eau hivernants : panique chez les canards

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Le rapport Wetlands International sur le comptage des oiseaux d’eau à la mi-janvier en France a été publié. 2,8 millions d’oiseaux d’eau ont été recensés mi-janvier.

Le rapport 2020 de Wetlands International sur le comptage des oiseaux d’eau à la mi-janvier en France a été publié. 2,8 millions d’oiseaux ont été recensés à cette période en France. Mi-janvier correspond à la période entre la fin de la migration postnuptiale et avant que ne s’opèrent les premières remontées prénuptiales. Ainsi, la majorité des espèces présentes sur leur site d’hivernage montrent une relative stabilité spatiale.
Le rapport montre que comme en 2018, la douceur de l’automne et l’hiver explique les plus faibles effectifs d’anatidés, foulques et grèbes recensés. Les effectifs d’oies des moissons, d’eiders à duvet, de macreuses noires, de garrots à œil d’or ou encore de harles huppés, fuligules morillons et milouins, sont en déclin continu depuis le début des suivis. En 2020, ils sont à leur plus bas niveaux. Les effectifs de canards colvert (220 197 ind.) et de foulques macroules (229 539 ind.), soit les deux espèces contribuant le plus aux effectifs de ces groupes, sont particulièrement bas, respectivement de -20% et -10% par rapport à l’an passé, indique le rapport.

À l’inverse et probablement en lien avec de bonnes saisons de reproduction et les conditions relativement douces d’hivernage rencontrées par la suite, la mi-janvier 2020 enregistre des records d’effectifs de hérons garde-bœufs (près de 22 400 individus recensés contre 9 635 en 2019), d’Ibis falcinelles (2 502 individus versus 1 219 en 2019), de spatules blanches (2 102), de Flamants roses (52 284) ou encore d’aigrettes garzettes (11 468 individus). Les comptages des oiseaux d’eau de la mi-janvier représentent un double enjeu de conservation, qui concerne à la fois les espèces elles-mêmes mais également les zones humides. Ces comptages permettent d’estimer les tailles des populations et leurs tendances à intervalles de temps réguliers, en prenant en compte les différentes sous-espèces et populations décrites. Le rapport précise que depuis le début des comptages Wetlands International en 1967, les conventions internationales et lois de protection de la nature ont considérablement amélioré la protection des oiseaux d’eau et des zones humides (1971: Convention de Ramsar, 1976: loi de protection de la Nature instaurant leur protection légale, 1979: Directive UE « Oiseaux » ; création des réserves naturelles…)

Bonne nouvelle pour la sarcelle d’hiver ! Alors que les grosses vagues de froid du milieu des années 1980 avaient causé un effondrement des effectifs, le nombre de sarcelles hivernant dans le pays depuis cette date a augmenté graduellement. Entre 1996 et 2000 le nombre de sarcelles d’hiver était aux alentours de 90 000 individus. On comptait plus de 130 000 individus pour la période 2011-2015 et la population s’est stabilisée autour de ce chiffre depuis. En janvier 2020, 124 542 sarcelles d’hiver ont été recensées sur 313 sites en France, les plus importants étant la Camargue (28 243 individus), le lac du Der-Chantecoq (15 263) et la Loire aval (7 560).

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