🔻 Huit lagunes de Méditerranée contaminées par des pesticides, selon une étude

Photo d'illustration ©Titodelavgea - Wikimedia

2011
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Huit lagunes de Méditerranée sur les 10 suivies dans le cadre d’une étude pilote publiée mercredi sont fortement contaminées par les pesticides avec un « risque préoccupant pour la santé de ces écosystèmes et leur biodiversité« .

Entre 2017 et 2019, le laboratoire Environnement Ressources Languedoc Roussillon de l’Ifremer, basé à Sète (Hérault), a traqué 72 pesticides grâce à des échantillonneurs passifs immergés durant trois semaines à trois périodes de l’année dans 10 lagunes méditerranéennes : les étangs de Canet, de Bages-Sigean, de l’Ayrolle, de la Palme, de Thau, de Vic, du Méjean, de l’Or, de Berre, et de Biguglia. Un risque jugé « fort » pour la santé des écosystèmes de huit lagunes sur 10, est relevé dans le rapport « Observatoire des lagunes (Obslag) Pesticides« , publié mercredi par l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et l’Ifremer en partenariat avec l’Université de Bordeaux. L’étang de l’Or, près de Montpellier, est la lagune où le risque lié à la présence de pesticides est le plus prégnant, selon cette étude.

Seuls les étangs de la Palme (Aude) et de Biguglia (Corse) présentent un risque faible. Entre 15 et 39 pesticides ont été retrouvés dans chaque lagune étudiée alors que ces milieux naturels sont parmi les écosystèmes les plus riches en termes d’habitats et de biodiversité marines. Si aucune substance « prioritaire » n’a dépassé sa valeur-seuil au cours de l’étude, 10 substances considérées comme « non prioritaires » l’ont franchi, représentant chacune un risque pour les écosystèmes lagunaires. Deux herbicides inquiètent particulièrement les scientifiques : le s-métolachlor et le glyphosate, souligne l’étude qui insiste sur la problématique à part entière qu’engendre le cumul des pesticides. Ainsi, selon
les scientifiques, même si l’on parvenait à supprimer l’effet individuel des substances en réduisant leur concentration en deçà de leur valeur-seuil, l’effet du cumul des pesticides entraînerait encore un risque chronique pour 84 % des prélèvements réalisés dans le cadre de cette étude.

« D’ordinaire, dans le cadre des suivis de la qualité des eaux, seul le +risque individuel+ d’une vingtaine de substances jugées prioritaires est évalué« , explique Dominique Munaron, chercheur en chimie de l’environnement à la station Ifremer de Sète. « Le risque pour l’écosystème intervient lorsque la concentration de l’une de ces substances dépasse sa valeur-seuil, au-delà de laquelle nous savons qu’elle est toxique pour au moins une espèce vivante. Ici, nous avons évalué pour la première fois le risque lié au cumul de pesticides » qui peut « nuire au fonctionnement de ces écosystèmes lagunaires et aux organismes qui y vivent« .

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