Les liens complexes entre biodiversité et pollution (2 min)

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Quatre articles publiés par la FRB explorent les liens entre biodiversité et pollution, en se penchant sur le plastique, la pollution azotée, l’antibiorésistance et les outils d’évaluation de l’état de santé des milieux aquatiques en Outre-mer.

La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) va se réunir du 29 avril au 4 mai à Paris pour adopter la première évaluation mondiale des écosystèmes depuis près de 15 ans. Pour l’occasion, la FRB publie une série d’articles sur le thème « pollution et biodiversité », en donnant la parole à des experts de la question. La pollution est en effet considérée comme la cinquième cause de perte de biodiversité dans le monde. Le premier de ces articles est une interview de Nathalie Gontard, directrice de recherche dans l’unité « ingénierie des agro-polymères et technologies émergentes » à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), qui s’exprime sur la pollution plastique dans le monde. Elle rappelle que chaque être humain rejette en moyenne 40 kg de plastique par an, et que tous ces déchets ne disparaissent pas mais se retrouvent dans la nature sous forme de microparticules qui contaminent les sols, les océans, et toutes les espèces. Elle donne ensuite une panoplie de conseils pour éviter la surconsommation de plastique et pour privilégier les matériaux bio-dégradables. Le second article de Didier Alard, professeur à l’université de Bordeaux, revient sur les dangers de la pollution à l’azote. L’azote est un élément présent partout sur Terre et est indispensable, notamment pour la survie des plantes. Mais, depuis un siècle, et avec les activités humaines, il se répand dans les milieux de façon excessive, bouleverse les écosystèmes en provoquant un déclin de la richesse végétale et participe au changement climatique. La troisième publication, une interview de Marion Vittecoq, chercheuse à la Tour du Valat explore le lien entre pollution des écosystèmes et l’antibiorésistance. En effet, plus de 12 000 personnes en France perdent la vie chaque année à cause de bactéries multirésistantes aux antibiotiques, un phénomène qui provient principalement de notre utilisation fréquente d’antibiotiques, mais également des pollutions diverses dans les milieux. Les bactéries qui possèdent le moyen de résister à une contamination, par exemple aux métaux lourds, peuvent parfois utiliser un même mécanisme pour résister aux antibiotiques. Certaines pollutions peuvent donc favoriser l’antibiorésistance, ce qui élargit grandement l’éventail des activités humaines à prendre en compte pour contrer son développement. Enfin, le dernier article, écrit par Olivier Monnier, chargé de mission Biodiversité aquatique Outre-mer à l’Agence Française de la Biodiversité (AFB), s’intitule « Évaluer l’état de santé des milieux aquatiques en Outre-mer : des outils basés sur la biodiversité ». Il explique comment les espèces deviennent elles-mêmes des indicateurs permettant de protéger de la pollution la biodiversité exceptionnelle présente dans les eaux d’outre-mer : en suivant les communautés biologiques et leur état, il est possible de faire un diagnostic de la qualité de l’eau permettant de mieux intégrer toutes les pressions humaines qui pèsent sur elle.