Le FMI s’inquiète pour les baleines (1 mn 30)

1770
⏱ Lecture 2 mn.

Une nouvelle étude du Fonds monétaire international évalue à plus de mille milliards de dollars le rôle des baleines dans la séquestration du carbone et le bon fonctionnement des océans.

Une équipe d’économistes du Fonds monétaire international (FMI) et d’universitaires, en collaboration avec l’association Great Whale Conservancy (GWC), a pour la première fois mis en valeur le rôle des baleines dans la lutte contre le changement climatique, en prenant en compte leur contribution à la séquestration de CO2 et à la fonctionnalité des écosystèmes marins. Leur étude affirme que le rôle des baleines dans la capture du carbone, l’augmentation des stocks de poissons et les avantages économiques liés au tourisme (whale watching) signifie qu’elles contribuent à une échelle de 2 millions de dollars chacune aux services écosystémiques mondiaux. Le stock actuel estimé de baleines pourrait donc être évalué à plus de mille milliards de dollars américains. Le FMI, dont la voix se fait peu entendre lorsqu’il s’agit de protection de la biodiversité, avance que cette contribution des baleines devrait être prise en compte pour évaluer le coût de leur protection. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

L’étude rappelle que des publications scientifiques récentes ont montré que les baleines – en particulier les baleines bleues, droites et à bosse – jouent un rôle important dans la capture du carbone dans l’atmosphère: lorsqu’elles meurent, elles coulent au fond de l’océan, séquestrant chacune en moyenne 33 tonnes de CO2 qui ne sera plus dans l’atmosphère pendant des siècles. A titre de comparaison, un arbre absorbe jusqu’à 22 kg de CO2 par année. Par ailleurs, les cétacés ont un effet multiplicateur sur la production de phytoplancton, car leurs déjections contiennent les minéraux nécessaires à sa croissance. Or le plancton végétal fournit 50 % de l’oxygène de la planète.

Les données scientifiques indiquent que les populations de plusieurs des espèces de grandes baleines les plus emblématiques, dont la baleine bleue, ne se rétablissent pas comme prévu, même près de 40 ans après que la chasse commerciale à la baleine a été largement interdite dans le monde. « Les collisions avec les navires sont actuellement l’une des principales causes de mortalité des grandes baleines, explique Michael Fishbach, directeur de GWC. Nous estimons que plus de 100 rorquals bleus, rorquals à bosse et rorquals communs sont tués chaque année par des collisions maritimes sur la côte ouest des États-Unis et du Canada. » Modifier les couloirs de navigation pour réduire la forte mortalité causée par les collisions avec les navires est donc une priorité dans le cadre des efforts de conservation des baleines, d’après l’étude. « Le document du FMI indique clairement que le rétablissement des populations de grandes baleines est un moyen important d’accroître le potentiel de séquestration du carbone de l’océan, ainsi que la santé de l’océan et sa capacité à produire de l’oxygène« , résume Fishbach.

[/ihc-hide-content]