Une nouvelle étude montre une phénomène d’émergence précoce des feuilles des arbres dans les forêts tropicales sèches, qui leur offre des avantages physiologiques et écologiques.
Dans les régions boréales et tempérées, les variations saisonnières du contenu en eau de la végétation et du développement des feuilles sont fortement synchrones : l’augmentation du stock d’eau des plantes correspond au verdissement de la végétation. Grâce à des observations satellites dans la région forestière du Miombo, au sud de la forêt Equatoriale africaine, les travaux de l’Université de Copenhague et de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), menés en collaboration avec le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), ont démontré que ces variations sont à l’inverse fortement asynchrones dans les forêts tropicales sèches. En effet, la végétation se gonfle d’eau à la fin de la saison humide puis la stocke pendant la saison la plus sèche de l’année, entre 25 et 180 jours. Cette grande quantité d’eau emmagasinée permet aux arbres de développer des feuilles environ un mois avant la nouvelle saison des pluies. « Les observations satellites montrent clairement que l’indice foliaire (LAI) commence à augmenter plusieurs semaines avant le début des pluies, un signe clair du verdissement « pré-pluie » déjà révélé par de nombreuses études », indique le CNRS dans un communiqué. Cette émergence précoce des feuilles a des avantages physiologiques et écologiques, réduisant fortement le décalage temporel existant entre le début de la saison des pluies et celui de l’activité de photosynthèse. Ces résultats devraient permettre d’améliorer les modèles du système Terre actuels (qui ne prennent pas suffisamment en compte ces mécanismes hydrauliques de la plante) et les projections du climat futur et du cycle de l’eau dans ces régions du monde.