Grâce à la technologie d’imagerie « hyperspectrale », les scientifiques peuvent désormais évaluer avec précision l’état de santé surfacique des récifs coralliens de La Réunion.
Dans un contexte de réchauffement climatique et d’acidification des océans, des facteurs conduisant au blanchissement corallien, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et d’autres partenaires scientifiques ont développé une approche globale afin de mieux évaluer l’état de santé surfacique des récifs de coraux de l’île de la Réunion. La technologie utilisée est l’imagerie hyperspectrale, qui « mesure de façon continue la quantité de lumière réfléchie dans l’ensemble du spectre lumineux », explique l’Ifremer dans un communiqué. « Elle a permis de cartographier à fine résolution (40 cm) l’abondance des quatre principaux composants caractérisant l’écosystème corallien à la Réunion, à savoir Algues, Sable, Corail Vivant et Herbiers. » Cette méthodologie a permis de caractériser avec précision les gains et pertes, entre 2009 et 2015, de la couverture corallienne au niveau de Saint-Gilles, mais aussi d’évaluer les changements de l’indice d’état de santé ainsi que la géomorphologie des platiers récifaux. « L’évolution d’amélioration ou de régression [de ces changements] diffèrent selon les secteurs », d’après l’Ifremer. L’imagerie hyperspectrale a également permis de localiser et quantifier les changements concernant l’étendue des herbiers marins et l’avancée locale (sur parfois plus de 80 m) de langues de débris à travers le platier corallien, « signe d’une perte significative de la complexité structurelle des récifs sur ces secteurs. » Des dégradations imputables aux changements climatiques globaux mais aussi aux activités de l’homme… Plusieurs perspectives pour la surveillance opérationnelle à plus grande échelle se dessinent désormais au sein de l’Ifremer pour poursuivre l’exploitation des capteurs hyperspectraux, parmi lesquels le drone aérien et le drone sous-marin.