Les algues qui murmurent à l’oreille du corail (1 min)

Photo par Shane Stagner on Unsplash

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Une étude montre que le bruit des bulles relâchées par les algues vertes des récifs coralliens lors de leur activité photosynthétique permet de caractériser facilement l’état de santé de ces derniers.

Alors que, dans le cadre de l’année internationale des récifs coralliens, le ministère de la transition écologique et solidaire vient de lancer un appel à projets afin de soutenir des initiatives participant à la réduction de l’impact des pollutions sur les récifs coralliens, la science se penche sur les bruits des algues dans les coraux pour mieux évaluer l’état biologique des récifs. Les paysages sonores sous-marins des côtes contiennent généralement des signaux provenant de processus biologiques sonifères. Identifier les sources qui contribuent à des paysages sonores souvent acoustiquement complexes faciliterait une méthode non invasive et éloignée d’analyse de l’état écologique des fonds marin, comme cela a été démontré sur terre. À ce jour, le manque de connaissances sur ces sources a compliqué l’extraction d’informations écologiques utiles à partir d’enregistrements de paysages sonores biologiques sous-marins. Une équipe de scientifiques américains et néerlandais a observé que la photosynthèse des algues vertes dans les récifs coralliens peu profonds d’Hawaï est un processus actif sur le plan acoustique, caractérisé par des bulles d’oxygène qui « sonnent » lorsqu’elles se séparent de la surface des algues pendant les périodes de lumière du jour. La taille de la bulle, le taux de production et le niveau d’exposition sonore sont fonction de la concentration en oxygène dissous, qui elle-même dépend de la qualité de la photosynthèse. Les paysages sonores résultants varient donc en fonction de la couverture des algues vertes sur les récifs. Or celle-ci augmente lors d’un stress lié au climat, à la surpêche et / ou à la pollution et sert d’indicateur de la dégradation de nombreux écosystèmes sous-marins. La découverte des scientifiques jette donc les bases des méthodes de traitement du signal permettant d’évaluer rapidement et de façon non-invasive l’abondance des algues dans les eaux littorales.