Processionnaire du chêne : des mesures de biocontrôle à l’étude

Photo Stephan Wolf

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Thaumetopoea processionea, la chenille processionnaire du chêne, présente un vrai problème de santé publique par les urtications qu’elle provoque. Elle représente aussi une menace importante pour l’évolution des massifs de chêne. L’INRA expérimente de nouvelles méthodes de bio-contrôle pour réguler sa population.

La processionnaire du chêne est un ravageur spécifique des chênaies à feuilles caduques. Les chenilles de ce lépidoptère peuvent occasionner des défoliations importantes, surtout visibles de juin à mi-juillet. Par ailleurs, elles sont redoutées pour les urtications qu’elles provoquent chez l’homme, ainsi que chez les animaux domestiques et sauvages. Un contact avec la langue d’un enfant ou d’un animal peuvent causer un œdème gênant la respiration aux conséquences parfois fatales.

Ce bio-agresseur présente un vrai problème de santé publique, la chenille, sa mue et ses poils qu’elles laissent sur le tronc ou qui s’envolent provoquent des urtications chez les promeneurs, mais surtout chez les professionnels à toutes les étapes de la filière bois, jusque dans les scieries.

Suite aux fortes populations de chenilles constatées en 2015, un traitement aérien par hélicoptère a été réalisé sur le massif forestier de Fénétrange en 2016 sur une surface de 8 500 hectares. Ce traitement à base de Bacillus thuringiensis (BTk) est efficace, mais pose des problèmes de préservation de la biodiversité, car le bacille qui atteint le système digestif des chenilles est non sélectif de la chenille processionnaire, et tuent d’autres lépidoptères sans distinction.

Depuis 2012, des projets coordonnés par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) cherchent à développer de nouvelles méthodes de bio contrôle, plus sélectives, pour réguler les populations de chenilles processionnaires du chêne à un seuil acceptable. Les études portent sur le « piégeage de masse » et la « confusion sexuelle ». Le piégeage de masse consiste à attirer massivement par des phéromones sexuelles les papillons mâles vers un piège mortel. La confusion sexuelle consiste à saturer en phéromones l’espace forestier pour empêcher la rencontre des papillons mâles et femelles et ainsi éviter la reproduction.