La préfecture de Charente-Maritime a pris vendredi 4 décembre un arrêté autorisant des tirs létaux, dans le cas d’un des loups échappés depuis trois semaines d’un refuge des Deux-Sèvres, les autorités se montrant par contre plus optimistes sur la capture d’un autre, resté près de sa base.
L’arrêté de la préfecture de Charente-Maritime pris le 4 décembre, autorise les agents habilités de l’Office français de la Biodiversité (OFB) à prendre « les mesures nécessaires afin de prévenir tout risque lié à la divagation du loup (…) y compris au moyen de tirs létaux, sur le territoire du département« . L’arrêté fait suite à plusieurs attaques sur des troupeaux de brebis, depuis le 13 novembre, imputées après expertises à ce loup fugitif : attaques chez trois éleveurs distincts, 18 brebis tuées, 14 blessées, des prédations « sur un périmètre très étendu« , entre Saint-Saturnin du Bois, Marans (à 40 km) et Saint-Jean-de-Liversay.
Le 13 novembre, trois jeunes loups mâles de 2 à 3 ans s’étaient échappés d’un refuge à Frontenay-Rohan-Rohan, (Deux-Sèvres), limitrophe de la Charente-Maritime. L’un des trois a été retrouvé mort cinq jours plus tard, sur une route, sans doute percuté par un véhicule. Les deux autres sont recherchés depuis, avec un dispositif de pièges-lacets, pièges-photos, drones, par des agents de l’OFB. La situation des deux loups est « tout à fait différente« , a indiqué le 4 décembre la préfecture des Deux-Sèvres. L’un « est fixé autour du sanctuaire, se déplace dans un petit périmètre« , a « un comportement différent », a consommé des appâts disposés, et « recherche la proximité de ses congénères » du refuge qu’il a fui. Les spécialistes se disent « optimistes » quant à sa capture vivant, a indiqué à la presse le directeur de cabinet du préfet des Deux-Sèvres Jean-Luc Tarrega.
Par contre, « par son comportement, le loup actuellement en divagation en Charente -Maritime représente un risque sérieux pour la sécurité des animaux domestiques et pour la protection des élevages ovins« , a souligné la préfecture de ce département. La préfecture des Deux-Sèvres rappelle que « l’objectif N.1 est la capture des deux animaux vivants« , et le tir létal « la dernière étape« , mais qu’elle prendrait « (ce) même type de mesure » si le loup en divagation venait à prédater dans les Deux-Sèvres. Dans les deux cas, les autorités rappellent que l’option du tir de flèches hypodermiques est complexe, requérant une grande proximité avec l’animal. Elles rappellent aussi que l’arrêté rend le tir « possible » mais qu’il est « déclenché en fonction de la situation« . Et que seuls les agents de l’OFB peuvent tirer. « Tout un chacun, sous couvert de l’arrêté préfectoral, ne peut aller à la chasse au loup« , a insisté M. Tarrega.