Ecolos de façade (1 min 30)

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Une nouvelle étude démontre que les plus concernés par l’environnement sont en réalité ceux qui polluent le plus. 

Selon l’étude « L’engagement de façade des classes supérieures », nouvellement publiée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), 88 % de la population française  estime que les consommateurs doivent prendre en charge les problèmes environnementaux, et 26 % des Français placent l’environnement en tête de leurs préoccupations en 2018. Cela montre que la « prise de conscience écologique est en très forte progression », d’après le centre, qui parle d’un « record ».  La catégorie socioprofessionnelle (CSP) représentative de ces 26% est celle des Français issus de la classe supérieure, au haut niveau de diplôme et au fort capital économique. « Dans un contexte de tensions entre signes du changement climatique et tâtonnements des politiques publiques, la consommation durable peut apparaître comme une solution alternative pour s’engager dans la transition écologique », note l’étude. Ainsi, la consommation de produits issus de l’agriculture biologique, du marché de l’occasion, ou de magasins de vente en vrac est en nette progression chez cette CSP, avec une évolution de six points en 9 ans pour cette dernière pratique, contre une perte de cinq points chez les non-diplômés. « La mise en pratique d’actions individuelles sous forme de ‘consommer moins’ ou de ‘consommer mieux’ se diffuse, mais est-ce que les petits gestes suffisent pour que l’empreinte écologique diminue ? » Questionne toutefois le rapport. En effet, paradoxalement, les plus préoccupés par l’environnement sont aussi ceux qui polluent le plus. L’empreinte écologique de leur CSP est supérieure à celle des autres. Ils atteignent 46,4 sur 100, contre 40,2 sur 100 pour les « plus pauvres » et non diplômés. En effet, derrière le discours, ils ne changent pas leurs habitudes de mobilité ou de consommation électroniques. Ils possèdent de nombreux appareils numériques et voyagent plus que les autres CSP, à l’aide de moyens de transport très polluants comme la voiture ou le train.

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