Moselle : victoires des renards et de l’ASPAS (1 mn 30)

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Saisis par l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), les tribunaux administratifs de Strasbourg et de Nancy annulé deux arrêtés préfectoraux qui autorisaient, sans contrôle, les tirs de nuit de renards.

En janvier, c’était le tribunal de Strasbourg qui censurait un arrêté du préfet de la Moselle autorisant, à la grande satisfaction de la fédération départementale des chasseurs, les tirs de nuit de renards. Ce mois-ci, le tribunal administratif de Nancy parachève la victoire de l’ASPAS et annulant un arrêté similaire du préfet de Meurthe-et-Moselle. Et le tribunal se permet au passage d’administrer au préfet un cours d’écologie : « si, en produisant des documents établis par la fédération des chasseurs de Meurthe et Moselle, le préfet cherche à démontrer l’efficacité des tirs de nuit de renard sur la préservation de l’espèce lièvre, il ressort de ces mêmes documents qu’il a pu être constatés que dans un massif ou le tir de nuit de renard n’est pas pratiqué, la courbe d’abondance du lièvre et celle du renard se suivent, de sorte que lorsque la population de renard s’accroît celle du lièvre augmente également. Ces mêmes documents de la fédération de chasseurs, corroborés par les études citées par l’ASPAS, indiquent également que la principale cause de la disparition ou de la raréfaction des espèces lièvre et perdrix grise, espèces de plaine, est multifactorielle et tient essentiellement à la dégradation de leurs habitats en raison de l’appauvrissement du milieu en particulier lié à une agriculture de moins en moins diversifiés, utilisant des assolements courts et des rotations rapides, à une recrudescence de plantes qui n’offrent pas de couverts hivernaux, un usage excessif de la chimie et la disparition des haies. En outre, dans le cas particulier du lièvre, une mauvaise reproduction, un printemps froid et humide et une épizootie en recrudescence expliquent également, selon la fédération départementale des chasseurs elle-même, le fléchissement de l’indice kilométrique d’abondance de cette espèce au cours de la saison 2015 2016. Ainsi, il n’est pas démontré que ces espèces sauvages seraient menacées par la présence de l’espace renard ».