Manifestation des agents de l’ONF contre la « privatisation » des forêts publiques

2421
⏱ Lecture 2 mn.

Entre 600 et 1.000 agents de l’ONF ont manifesté à Paris pour dénoncer la « privatisation » des forêts publiques et une dégradation du climat social au sein de l’office.

Derrière une banderole « Non à la forêt usine à bois », les agents de l’Office national des forêts (ONF), vêtus de leur uniforme vert, ont défilé jeudi 14 décembre entre les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, au son des cornes de brume et des tronçonneuses, et à l’appel d’une large intersyndicale (CFDT, CGT, CGC, FO, Solidaires, Générationforêt). Ils souhaitaient dénoncer une « industrialisation de la gestion au détriment des fonctions environnementales et sociales de la forêt », selon les mots de Philippe Canal, secrétaire général Snupfen-Solidaires. Il a également déploré le remplacement d’un fonctionnaire sur deux par une personne sous contrat privé, ainsi que des forêts publiques « gérées au seul profit de la filière bois » au détriment d’une gestion durable et de l’accueil du public. « Quand les fonctionnaires deviendront minoritaires, c’est le statut de l’ONF qui basculera », craint M. Canal, selon qui l’ONF compte aujourd’hui 6.000 fonctionnaires et 4.000 agents de droit privé. Des agents de toute la France se sont déplacés jeudi dans le quartier des ministères. « On coupe de plus en plus (d’arbres) au détriment de la gestion durable », a déploré Mélanie Decherf, de l’Allier, CDD de droit public, dénonçant une « dégradation » des conditions de travail des agents dans leur ensemble. « On met en danger le rôle de l’ONF quant au réchauffement climatique et à la gestion durable », a déclaré à l’AFP Stéphane Richard, responsable d’une unité territoriale de l’office dans la Drôme. « A terme, c’est la régénération de la forêt qui est remise en cause », a estimé sa collègue Valérie Pilloud, pour qui la mission de marquage des arbres n’est désormais plus assurée, ou beaucoup moins. Une délégation des agents a été reçue par les cabinets des deux ministères, ainsi qu’à l’Assemblée nationale et au Sénat, selon M. Canal.