NDDL : si vous avez raté le début…

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Le projet controversé de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), à une vingtaine de kilomètres de Nantes, pour lequel trois médiateurs vont être nommés jeudi, remonte aux années 1960. Voici les dix grandes dates du projet :

1965 : les origines
En 1965, le nom de Notre-Dame-des-Landes apparaît pour la première fois associé à un projet d’aéroport: à la recherche d’un « nouveau site aéronautique pour les régions Bretagne et Pays de la Loire », la zone de Notre-Dame-des-Landes est déclarée la plus intéressante.

1973 : première opposition
L’Adeca, Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport est créée en 1973. C’est la première association d’opposants au projet. L’année suivante, la zone d’aménagement différé, ou ZAD, est créée par arrêté préfectoral, entraînant pendant 20 ans la préemption progressive de terres par le Conseil général.

2000 : coup d’accélérateur
Le 26 octobre 2000, le Premier ministre socialiste Lionel Jospin décide de la réalisation de l’aéroport. Le débat public qui s’en suit jusqu’en juillet 2003 n’apporte aucun consensus. Il faut attendre février 2008 pour que la Déclaration d’utilité publique (DUP) soit publiée après avis favorable d’une commission d’enquête.

2009 : première occupation
En août 2009, c’est le début de l’occupation de la ZAD par des militants anti-capitalistes, après la tenue d’un premier « Camp action climat ». Un an plus tard, le groupe de construction français Vinci emporte l’appel d’offres pour la conception, le financement, la construction et l’exploitation du futur aéroport sur 55 ans.

2012 : expulsions et affrontements
Le 16 octobre 2012, démarre une importante opération d’expulsion des opposants installés sur place dans des fermes squattées. Plus d’un millier de policiers et gendarmes sont engagés pendant plusieurs semaines sur fond d’affrontements. L’arrêt des opérations d’expulsions est décidé le 24 novembre.

2013 : une commission du dialogue
Une « commission du dialogue » mise en place fin 2012, conclut le 9 avril 2013 à l’utilité du projet, mais recommande une amélioration des mesures de compensation environnementales.

2014 : manifestations
Le 22 février 2014, une des nombreuses manifestations anti-aéroport à Nantes rassemble entre 20.000 et 40.000 personnes et se termine dans la violence.

2015 : avis défavorable et recours rejetés
Le 9 février 2015, le Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité (CSPNB) émet un « avis défavorable » au projet qui détruirait des zones humides précieuses, « en voie de disparition sur l’ensemble de l’Europe de l’ouest ». Mais au long de l’année, plusieurs recours d’opposants sont rejetés par la justice.

2016 : référendum local
A l’occasion de l’entrée au gouvernement de plusieurs élus écologistes, François Hollande annonce en février 2016 l’organisation d’un référendum local. Le 26 juin, le « oui » à l’aéroport l’emporte dans la consultation des électeurs de Loire-Atlantique. Le président Hollande annonce l’évacuation de la ZAD en octobre. En octobre, des milliers d’opposants se rassemblent sur la ZAD. Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, se déclare hostile à une évacuation, estimant qu’il « vaut mieux arrêter les frais ».

2017 : une médiation
Le 18 mai 2017, au lendemain de sa nomination, le Premier ministre Édouard Philippe annonce une médiation dans ce dossier avant une décision « claire et assumée ». Trois médiateurs doivent être nommés jeudi pour une mission de six mois.