Depuis la loi de finances 2015, l’Etat opère chaque année un prélèvement sur le fonds de roulement des agences de l’eau au profit du budget de l’Etat.
L’association des maires de France (AMF) s’est insurgée à plusieurs reprises contre ce qui semble devenir une habitude. En effet, pour la 3e année consécutive, les agences de l’eau devraient voir leur budget amputé de 175 millions d’euros en application de la loi de finances pour 2017. Or, la loi Biodiversité a étendu les responsabilités des comités de bassin à une mission d’intérêt général pour la reconquête de la biodiversité. Eu égard à l’élargissement de leurs missions, à leur contribution importante au financement de la nouvelle agence de biodiversité, l’AMF estime que l’amputation du budget des agences est inacceptable.
La politique de l’eau en France, organisée par bassins hydrographiques et gérée par des comités sur le modèle de petits « parlements », a prouvé son efficacité. Elle a permis de grandes avancées en termes d’assainissement et pour la reconquête de la qualité des eaux.
Les ressources des agences de l’eau (qui proviennent à 85 % de prélèvements sur les factures d’eau des consommateurs) constituent une manne convoitée. Les préserver revient à préserver la politique de l’eau.
Les collectivités ont à réorganiser les compétences eau et assainissement dans leurs territoires ; elles estiment donc avoir plus que jamais besoin d’accompagnement. Un affaiblissement des moyens financiers et humains des agences de l’eau leur paraît contradictoire avec ces objectifs.