Notre-Dame-des-Landes : les inquiétudes d’Hubert Reeves, les réserves de Ségolène Royal

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En dépit de recours encore pendants, Manuel Valls annonce une évacuation imminente de la ZAD.

Le président de la République affichait, en novembre 2015, son scepticisme sur la réalisation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et indiquait à Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, qu’il n’était « pas favorable au projet en tant que tel ». Mais la semaine dernière, il a confirmé les propos du premier ministre Manuel Valls pour qui « à partir du moment où le oui l’a emporté, il faut en tirer les conséquences et respecter le choix des électeurs. Sinon, on affaiblit, l’autorité de l’État et la démocratie. L’évacuation c’est pour cet automne. Ça se fera. Il ne peut pas y avoir d’autre voie ». Et ce, en dépit de l’hostilité réaffirmée ce dimanche dans le Journal du dimanche par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal. La ministre, qui avait déjà déclaré : « un mort (Rémi Fraisse, à Sivens), ça suffit », fait un pas de plus dans l’affirmation de son opposition au démarrage du chantier : « il s’agit ici d’un ouvrage qui coûtera entre 800 millions et 1 milliard d’euros, alors qu’il y a tant besoin d’infrastructures dans toutes les régions (…). Aujourd’hui, un tel projet, qui remonte à des années, mal engagé, ne serait pas autorisé. »

De son côté, le président d’honneur d’Humanité & Biodiversité, Hubert Reeves, a appelé « à « la non-violence » ceux qui s’opposent au projet, et à la « non-puissance » ceux qui s’autorisent à penser qu’ils ont raison avec 55% de oui à l’issue d’un referendum mal « ficelé » « et restreint géographiquement ». Rejoignant les craintes de Ségolène Royal, l’astrophysicien ajoute : « Il s’agit d’éviter des affrontements qui, de musclés, pourraient devenir mortels. Ajouter de la violence aux violences que subit déjà la société française, est insupportable à qui souhaite une société apaisée. En cette période pré-électorale, ne pas aviver les tensions sociales serait plus conforme à ce que l’on attend du monde politique. La France n’est-elle pas la patrie des philosophes des Lumières ? »