Des organisations environnementales, dont Greenpeace, se sont opposées mercredi 14 juillet à la levée annoncée de la mesure d’interdiction de nouvelles attributions des concessions forestières en République démocratique du Congo.
La ministre congolaise de l’Environnement a proposé au Conseil des ministres un plan qui préconise « la levée du moratoire en cours en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière » en vue de son adoption lors de la prochaine réunion du gouvernement. « Face au chaos généralisé dans l’industrie forestière » en RDC, la levée du moratoire en vigueur depuis 2002 « permettrait une braderie massive du territoire national, mettrait en péril les communautés locales et exacerberait les crises climatiques et de biodiversité« , ont alerté Greenpeace, Rainforest Foundation UK et Rainforest Norway dans un communiqué.
« C’est un plan cynique qui ne ferait que céder encore plus de territoire de la RDC à des entreprises étrangères désireuses de saccager la forêt, ouvrant un nouveau boulevard aux (industriels) forestiers« , a déclaré Irène Wabiwa de Greenpeace. En juin, Greenpeace a accusé l’ancien ministre de l’Environnement Claude Nyamugabo d’avoir attribué illégalement dans plusieurs provinces, notamment à « des intérêts miniers« , des permis d’exploitation de plus de quatre millions d’hectares, soit une superficie supérieure à environ quatre fois la ville de Kinshasa, malgré le moratoire. Les tentatives de l’AFP pour joindre l’ancien ministre Nyamugabo n’ont pas immédiatement abouti.
Grande comme cinq fois la France, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie. Officiellement, jusqu’en 2019 seuls un peu plus de 11 millions d’hectares (110.000 km2) ont été concédés par l’État à des industriels pour l’exploitation du bois. La déforestation constitue une menace dans la lutte contre le changement climatique, en libérant du dioxyde de carbone stocké en grande quantité dans les tourbières des forêts tropicales de la RDC, souligne Greenpeace.