🔻 Quelles sont les conséquences du changement climatique sur le fonctionnement des forêts guyanaises ?

Photo d'illustration ©Jodeko de Pixabay

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Le projet de Gestion forestière et changement climatiques en Guyane française (GFClim) a pour ambition de comprendre quelles sont les conséquences des changements en cours sur le fonctionnement des forêts du domaine forestier permanent (DRP) guyanais. Les résultats de cette recherche ont été présentés.

Le projet Gestion forestière et changement climatiques en Guyane française (GFClim) est un projet mené par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) en collaboration avec l’Office national des forêts (ONF). Il a pour ambition de comprendre quelles sont les conséquences des changements en cours, notamment climatiques, sur le fonctionnement des forêts du domaine forestier permanent (DFP) guyanais et d’adapter les modes de production actuels afin de diminuer l’empreinte carbone de l’exploitation forestière, d’adapter l’exploitation aux nouvelles contraintes climatiques et d’apporter des pistes d’actions permettant d’améliorer la résilience des massifs forestiers en Guyane française.

L’équipe de recherche s’est demandée quelles étaient les conséquences des changements climatiques sur le développement de la filière bois et sur les services écosystémiques rendus par la forêt, les conséquences de l’augmentation de l’exploitation forestière sur le bilan carbone de la filière bois guyanaise et les impacts des différents modèles de gestion forestière sur le carbone et sur les équilibres socio-économiques. Les résultats des recherches ont montré que les changements climatiques avaient entraîné une augmentation des températures et une diminution des précipitations se traduisant par une diminution de la biomasse épigée (matière organique au-dessus du sol) des forêts et résultant en une diminution des capacités des productions de bois et de stockage du carbone. « Ceci est valable tant en forêts non exploitées qu’en forêts exploitées », rapporte l’ONF.

Grâce au projet GFClim, l’équipe a également pu tester la vulnérabilité démographique (en termes de mortalité et de croissance) et physiologique pour respectivement seize et neuf essences commerciales guyanaises, en réponse au stress hydrique. Les résultats de cette analyse démontrent que la majorité de ces espèces verront leur croissance diminuée par une augmentation du stress hydrique. « L’adaptation de l’exploitation forestière aux changements climatiques devra donc passer par une diversification des essences exploitées permettant de diluer les risques, ainsi qu’une utilisation accrue d’essences pour l’instant non majoritaires dans les volumes de bois d’œuvre, mais présentant une vulnérabilité moindre au stress hydrique », explique l’ONF.