Les professionnels français de la fourrure jugent jeudi 10 juin « autoritaire et infondée » l’interdiction prochaine en Israël du commerce de la fourrure pour la mode.
Israël a interdit mercredi 9 juin par décret ministériel le commerce de fourrure pour l’habillement, devenant le premier pays à adopter une législation aussi stricte. « Le commerce de fourrure animale, import et export, sera interdit sauf pour les besoins de la recherche, de l’enseignement et de certaines traditions religieuses« , a indiqué le ministère israélien de l’Environnement dans un communiqué, précisant que l’interdiction entrera en vigueur dans six mois. « L’industrie du commerce de la fourrure provoque des souffrances inimaginables aux animaux et ce décret va transformer le marché de la mode israélienne le rendant meilleur sur le plan du respect des normes environnementales« , a affirmé la ministre de l’Environnement, Gila Gamliel, citée dans le communiqué.
Des accusations « totalement infondées« , dénonce dans un communiqué l’association La Fourrure française, qui regroupe la Fédération française des métiers de la fourrure et des éleveurs. « Les peaux utilisées dans les maisons françaises du luxe et de la mode travaillant avec notre filière proviennent d’Europe ou d’Amérique du Nord, où sont appliquées des règles strictes en matière de bientraitance animale« , défend le porte-parole de la Fourrure française, Pierre-Philippe Frieh. « Ce sujet est sur la table du gouvernement israélien depuis quelque temps, uniquement poussé par la ministre de l’Environnement qui est proche des organisations animalistes aux revendications desquelles elle s’associe publiquement« , reproche M. Frieh, évoquant une décision prise « dans la précipitation en pleine transition gouvernementale« .
Israël avait déjà interdit en 1976 l’élevage d’animaux pour leur fourrure. Plusieurs pays à travers le monde ont instauré des interdictions partielles de commerce de la fourrure, notamment pour des espèces particulièrement menacée, comme le phoque. L’interdiction totale du commerce de fourrure n’est en vigueur que dans certaines villes, comme Sao Paulo au Brésil ou encore dans l’Etat de Californie. L’Inde a déjà passé une réglementation similaire à l’échelle du pays, mais seulement pour les peaux de vison, de renard et de chinchilla.