🆓 La vie sociale des flamants roses (2 mn)

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Une étude anglaise révèle que les flamants roses constituent des groupes d’amis solides, stables sur plusieurs années. Ces réseaux d’amitié semblent nécessaires à la santé psychique et physique des oiseaux.

Au sein d’une colonie de plusieurs milliers de flamants roses, comme on peut en voir en Camargue, chaque oiseau est-il isolé en-dehors des périodes de reproduction, vit-il en couple stable, ou entretient-il d’autres types de relations sociales ? C’est ce qu’a voulu savoir une équipe d’ornithologues britanniques, qui ont observé une colonie de flamants dans le Gloucestershire. Ils ont bagué 350 individus, et ont photographié la colonie plusieurs fois par jour pour voir qui se rapprochait de qui, à quelle fréquence, sur quelle durée. Et leurs constatations révèlent que la vie sociale des flamants ressemble furieusement… à celle des humains.

Les oiseaux constituent des groupes affinitaires de deux à cinq individus, qui se retrouvent fréquemment, passent du temps ensemble… et évitent soigneusement d’autres groupes avec lesquels ils semblent ne pas s’entendre ! Ces groupes sociaux sont durables : les « best friends » repérés en 2012 étaient les mêmes en 2016. Et tous les flamants suivis ont été plus fréquemment vus en train de se socialiser qu’en solitaire. « Nos résultats indiquent que les sociétés de flamants sont complexes (c’est-à-dire formées de partenariats préférentiels de longue durée et non de connexions aléatoires et distendues) et que l’impact de la taille de la colonie et de l’environnement sur la socialité devrait être étudié plus en détail, écrit le premier signataire de l’étude, l’ornithologue Paul Rose. Ces résultats sont utiles pour ceux qui travaillent avec des flamants captifs afin de prendre en compte le nombre d’oiseaux hébergés, de sorte qu’un éventail de possibilités de choix d’associés et/ou de partenaires de reproduction soit disponible dans les troupeaux hébergés dans les zoos ».

Pour lui, le fait de se regrouper en petits groupes peut aider les individus à trouver de la nourriture, à surveiller les prédateurs et à savoir quand toute la colonie est sur le point de se déplacer. Il pense que le même type de regroupement social identifié dans le Gloucestershire se produirait dans la nature et que la compréhension des relations entre les oiseaux pourrait aider le travail de conservation in situ. « Les flamants ne se contentent pas de trouver un partenaire et de passer leur temps avec lui. Nous voyons des paires de mâles ou de femelles qui choisissent de se fréquenter, nous voyons des trios et des quatuors qui sont régulièrement ensemble. Les flamants ont une longue vie – certains des oiseaux de cette étude sont à Slimbridge depuis les années 1960 – et notre étude montre que leurs amitiés sont stables sur plusieurs années. Il semble que, comme les humains, les flamants forment des liens sociaux », conclut l’ornithologue.

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