Un rapport rédigé par des ONG dresse l’état de la crise des forêts en France, et fournit des axes devant guider l’action publique.
À l’occasion de la mission sur l’avenir des forêts dont la députée Anne-Laure Cattelot a été chargée par le Gouvernement, France Nature Environnement (FNE), Humanité et Biodiversité, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), ainsi que le Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et les Réserves naturelles de France, ont été auditionnés le 25 février dernier. Le rapport de synthèse qui en découle explique en quoi la France dispose d’un patrimoine forestier exceptionnel, qui fait désormais face à une rupture majeure. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Ainsi les forêts françaises métropolitaines couvrent environ 16,9 millions d’hectares, soit 31 % du territoire. L’Outre-mer compte quant à lui 9,4 millions d’hectares de forêts. Cette surface forestière, aux trois-quarts privée en métropole, est caractérisée par une grande diversité. « Notre pays abrite ainsi des forêts tempérées, méditerranéennes, tropicales secs et humides, sans oublier des mangroves et même une forêt boréale à Saint-Pierre-et-Miquelon, explique FNE dans un communiqué. La biodiversité y est considérable. » Mais le dérèglement climatique est en train de changer le visage des forêts françaises, à travers « une succession de phénomènes accidentels de plus en plus fréquents (dépérissement, tempêtes, incendies…). Ils seront de plus en plus prégnants au cours de ce siècle. »
Afin d’adapter la politique forestière à ces changements, le rapport établit cinq grands principes de travail, émaillés de 21 recommandations concrètes. Le premier principe est d’assurer une gestion multifonctionnelle valorisant tous les services écologiques des forêts, notamment à travers les solutions fondées sur la nature, et en recourant au paiement des services écologiques. Le second principe entend mettre la biodiversité au cœur de la politique des forêts pour faciliter l’adaptation de la gestion. La recommandation centrale est celle de la création d’aires pour protéger la biodiversité remarquable, et au sein desquelles les forêts devraient être mieux gérées.
Le rapport propose ensuite de mettre les forêts et les forestiers en capacité de répondre aux enjeux de la crise climatique, à travers un suivi et un diagnostic permanent, et en plaçant les espaces forestiers « au cœur des enjeux de la politique climatique d’atténuation et d’adaptation« . Le quatrième principe prône l’accroissement de l’écoute des attentes de la société, qui renvoient aux interrogations des forestiers eux-mêmes, afin de mieux y répondre. « Ces attentes nécessitent de mettre les politiques forestières au diapason des évolutions démocratiques de la société« . Enfin, le dernier principe recommande d’insérer les forêts dans l’aménagement du territoire comme infrastructure verte de l’économie, avec notamment une filière forêt-bois irriguant l’économie du territoire.
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