Les agriculteurs du Lot-et-Garonne ont trouvé un terrain d’entente avec les autorités à propos du conflit portant sur le lac de Caussade, une retenue d’eau qu’ils ont illégalement creusée pour l’irrigation.
Nouveau rebondissement dans l’affaire de la retenue d’eau de Caussade : le projet pourrait être régularisé. Porté par la Chambre d’agriculture, il avait été stoppé par la préfecture du Lot-et-Garonne à la demande du gouvernement, puis, en mars dernier, le Tribunal administratif de Bordeaux avait appuyé cette décision et rejeté le recours du Syndicat d’irrigation du Lot-et-Garonne contre l’arrêté préfectoral de retrait. Il avait été annoncé début mai que l’ouvrage devait être supprimé dans un délai de trois mois, et le site, remis en état.
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Un communiqué du 5 juin 2019 de la préfète de région pourrait tout changer. Prenant compte de la situation actuelle de blocage, une réunion s’est tenue en présence de la préfète de Nouvelle-Aquitaine et celle du Lot-et-Garonne, des services régionaux et départementaux de l’État, du président de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne et son premier vice-président ainsi que du directeur de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne, afin que les différentes parties prenantes trouvent un terrain d’entente. « C’est un armistice », a déclaré à l’AFP Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, qui a accepté d’arrêter la mise en eau du lac et de présenter une nouvelle demande d’autorisation de creusement à la préfecture. Cette nouvelle demande, qui devrait prendre quelque six mois, présentera des arguments mieux étayés sur plusieurs « points de faiblesse », principalement écologiques, que comportait le dossier initial, a expliqué M. Bousquet-Cassagne.
Dans un communiqué, la préfecture a par ailleurs annoncé que l’Etat avait « proposé plusieurs orientations », dont « la réalisation d’une étude de sécurité de l’ouvrage existant », construit par les agriculteurs, celle « d’une nouvelle étude d’impact environnemental comportant des compléments à l’étude initiale, notamment sur le volet hydrologique » et celui des mesures compensatoires, ainsi que la « mise en œuvre d’une concertation ». France Nature Environnement (FNE), qui s’oppose à la retenue depuis le début, a vivement réagi à cette annonce. « Au niveau de la gestion de l’eau sur le bassin, cela pose de grosses questions, a ainsi réagi Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de l’association. Cela encourage le passage en force. Le bassin doit déjà faire face à un déficit structurel aujourd’hui. Avec le changement climatique, les débits d’étiage connaîtrons des réductions de moins 40 à 50% : nous sommes devant des investissements inutiles à des échéances courtes et qui augmentent la pression sur la ressource« .
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