La FRB a publié le rapport du colloque « Récifs coralliens : des solutions pour aujourd’hui et demain », organisé en juin 2018. L’identification des mécanismes d’adaptation et de résilience naturelle des coraux, la restauration corallienne, la réduction des impacts humains et l’implication des populations locales y sont promus.
À l’occasion de l’année internationale pour les récifs coralliens 2018, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), l’Institut océanographique de Monaco, le Centre de recherches insulaires et observatoires de l’environnement, la Plateforme Océan & Climat et l’Ifrecor ont organisé, le 20 juin 2018, le colloque « Récifs coralliens : des solutions pour aujourd’hui et demain ». Ce colloque a mis l’accent sur les solutions scientifiques et technologiques qui contribuent à conserver et protéger les récifs coralliens. Quatre pistes de travail principales ont été dégagées. La première concerne l’identification des mécanismes d’adaptation et de résilience naturelle des coraux. « Des espèces supportant un pH faible, de fortes températures pouvant aller jusqu’à 35°C, vivant dans des eaux turbides ou sous une faible luminosité (qui limitent les capacités de photosynthèse des zooxanthelles) ont ainsi été révélées », décrit le compte-rendu du colloque. Par ailleurs, des zones de résilience – où les perturbations environnementales sont moins fortes ou abritant des populations de coraux plus résistantes – ont été identifiées, par exemple autour de l’île de Moorea, en Polynésie française. « Il est très important de maintenir la connectivité de tels ‘refuges’ qui contribuent à la régénération et au repeuplement des récifs alentours », et d’effectuer des modélisations de dynamiques coralliennes pour extrapoler « les trajectoires de résilience future ». Le deuxième axe concerne la conservation et la restauration. Outre les méthodes classiques de restauration corallienne, permises par les développements technologiques et fondées sur la reproduction sexuée ou asexuée des coraux, le colloque a insisté sur l’importance de constituer des « banques de clones » à partir de boutures placées en pépinières, ce qui permet « la conservation génétique de l’espèce et de réintroduire des individus en milieu naturel. » Le troisième axe se concentre sur la réduction des impacts anthropiques, via « une meilleure maîtrise de l’artificialisation ». Le colloque cite l’exemple de la construction des éco-mouillages au large de la commune de Deshaies en Guadeloupe, comme modèle d’intégration des infrastructures à l’environnement maritime et comme solution inspirée de la nature. « Les matériaux choisis pour les parties immergées forment un substrat favorable au recrutement d’individus juvéniles ce qui en fait des habitats de choix pour ces populations. » Enfin, le rapport traite de l’implication des populations locales en citant les désormais reconnues Aires marines éducatives (AME, des petites zones maritimes dont la gestion est confiée aux élèves d’une école dans le respect d’une charte édictée lors de sa mise en place), nées aux Marquises. De façon plus globale, la gouvernance hybride impliquant les savoirs des communautés locales est à valoriser pour toute Aire marine protégée, car elle permet aux populations de reprendre en main « la gestion de leurs moyens de subsistance. »