Les résultats du comptage des oiseaux d’eau en France indiquent qu’au long terme, la tendance est à l’augmentation des effectifs, sauf pour les anatidés.
La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a publié les résultats du comptage « Wetlands » des oiseaux d’eau en France à la mi-janvier 2018. Plus de 1 500 compteurs bénévoles de près de 200 organismes et associations se sont relayés dans plus de 500 zones humides afin de dénombrer les oiseaux d’eau et fournir un indicateur de l’état de leurs populations. Le bilan fait d’abord état d’effectifs modérés de canards et d’oies (799 305 contre 908 475 en 2017), de plongeons et de grèbes, probablement à cause d’un mois de janvier très doux en France. En revanche, 2018 a été une bonne année pour l’hivernage de la cigogne blanche, « avec des effectifs en constante progression qui atteignent un chiffre record de 1 552 individus. » De même, les effectifs d’Ibis falcinelle, de Spatule blanche et de Flamant rose ont atteint des maximums (47 506 contre 39 992 en 2017), notamment en Camargue. La France présente sur le long terme une tendance à l’augmentation des effectifs d’oiseaux d’eau dénombrés à la mi-janvier plus forte que celle observée à l’échelle globale des populations. Ainsi, depuis le début des comptages standardisés en 1967, les effectifs de la grande aigrette augmentent de 14% par an, du plongeon catmarin, de 12% par an, de la spatule blanche, de 11% par an, et de l’oie cendrée, de 10% par an. « Cette situation trouve probablement son explication dans l’amélioration de la qualité globale des zones humides en France, qui découle des mesures de création d’espaces protégés (Réserves Naturelles Nationales, Réserves Nationales de Chasse et Faune Sauvage, Réserves de chasse sur le DPM…) et de protection des espèces d’oiseaux (Loi de protection de la Nature, Directive Oiseaux…) » Le cas du déclin des populations de canards plongeurs, observé à une échelle plus large que la France, retient l’attention des chercheurs. Une récente étude a ainsi permis de montrer que « le déclin des populations hivernantes de Fuligule milouin observé en Europe proviendrait d’une diminution du succès de reproduction de l’espèce, en Europe de l’Est mais également en Russie du fait de connectivités entre populations qui n’avaient jusque-là pas été étudiées. »