La survie du grand gravelot, un oiseau migrateur présent sur certaines îles bretonnes, « est menacée, a alerté vendredi le sous-préfet de Brest, assurant qu’il y avait urgence à trouver des solutions de préservation alors qu’il reste moins de 200 couples en France.
Le grand gravelot est une espèce dont la survie est menacée. Il n’y en a que très peu en France », a assuré Ivan Bouchier lors d’une conférence de presse, faisant état de 175 à 190 couples dans l’Hexagone, dont 30 à 57 dans l’archipel de Molène, au large du Finistère. En période de reproduction, de mars à juillet, l’oiseau au bec jaune orangé à pointe noire fréquente les plages de sable, gravier et galets. Il niche alors à même le sol, ce qui le rend particulièrement vulnérable au piétinement. Classée justement dans la catégorie « vulnérable » de la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine, le grand gravelot est également présent sur l’île de Sein, mais en moindre nombre. Afin de ne pas le voir disparaître, tout comme les sternes naines, de Dougall, pierregarin et caugek et l’huitrier pie, le préfet du Finistère, Pascal Lelarge, a prévu de présenter la semaine prochaine des mesures d’urgence au conseil de gestion du Parc national marin d’Iroise, qui abrite l’archipel de Molène. Un arrêté interdisant entre avril et juillet l’accès à certaines parties des îlots de l’archipel est en projet. Cependant, plaisanciers et pêcheurs ne voient pas cette restriction d’un bon oeil, et une pétition avait recueilli la semaine dernière plus de 900 signatures. « Nous avons, depuis très longtemps, su préserver la biodiversité de cet archipel qui, grâce à nos anciens, est aujourd’hui un lieu que l’on nous envie. Nous connaissons ces îles et savons les respecter », indique la pétition. « On n’est vraiment pas dans l’excès », note cependant Ivan Bouchier, expliquant que seules certaines parties de l’estran d’îlots non habitées, à l’exception de Quéménès où vit un couple d’agriculteurs gérant un gîte, seront concernées par l’interdiction. L’arrêté pourrait être pris pour deux ans, éventuellement renouvelable. D’ici là, le Parc national marin d’Iroise pourrait être étendu afin d’englober les zones sensibles de l’estran.