Grâce au travail de l’association Noé, le « palmier de Lifou » de Nouvelle-Calédonie n’est plus classé en danger critique d’extinction, mais « seulement » vulnérable sur la Liste rouge de l’UICN.
Le « palmier de Lifou » (Cyphophoenix nucele), est endémique de la forêt tropicale humide de l’île du même nom, dans la province des îles Loyauté de Nouvelle-Calédonie. En 1998, l’espèce a été classée en danger critique d’extinction, « CR », sur la Liste Rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), une seule population naturelle étant connue sur une petite zone sur la côte nord-est de Lifou. Par ailleurs, son habitat était menacé par la pratique de l’agriculture sur brûlis de la tribu de Jozip.
A partir de 2009, l’association de protection de l’environnement Noé a commencé un projet de conservation du palmier de Lifou, qui s’est d’abord attaché à améliorer les connaissances sur l’espèce, notamment sur sa population. Les premières prospections des années 90 avaient dénombré seulement une centaine d’individus adultes. Grâce à une étude par imagerie satellite, complétée par des missions de terrain, Noé a établi en 2015 une cartographie détaillée de l’aire de répartition de Cyphophoenix nucele et identifié 1077 individus sur une zone de 5,52 km², dont 174 individus matures, soit presque le double du recensement initial. Par la suite, une étude sur l’état de conservation des populations a permis de « mettre en évidence un bon état phytosanitaire général de l’espèce ainsi que d’observer une importante régénération, en dépit d’une prédation importante des graines par les rats, » indique Noé dans un communiqué. Le Cycliphoenix nucele n’est ainsi plus menacé de disparition de façon immédiate, du moins « tant que son habitat, la forêt humide, n’est pas dégradée, le « palmier de Lifou » ne semble pas menacé de disparition. » Ce travail a conduit au déclassement du palmier lors de l’atelier de révision des statuts des palmiers endémiques de Nouvelle-Calédonie, organisé le 30 septembre et 1er octobre 2017 : il est désormais classé dans la catégorie des espèces dites « Vulnérables » sur la Liste Rouge UICN des espèces menacées.
Dans un deuxième temps, Noé va continuer ses actions d’amélioration des connaissances sur l’espèce, avec notamment une étude sur le degré de menace des rats et des fourmis électriques. Un travail de conservation a également été entamé, à travers la création d’une pépinière communautaire gérée par la tribu de Jozip. « Cette pépinière est conçue comme un véritable outil pour la conservation du ‘palmier de Lifou’ à travers la production de plants pour des projets de restauration et de renforcement des populations, indique Noé. Elle permet également de générer des revenus pour la tribu grâce à la vente de plantes ornementales. »