Des îlots flottants pour sauver la biodiversité des lacs artificiels (1 min 30)

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Le marnage des lacs entraîne la destruction d’habitats et d’espèces. Pour y remédier, le projet UROS propose des radeaux végétalisés ayant pour but de stimuler la biodiversité des plans d’eau.

Les lacs, des écosystèmes à la riche biodiversité, sont impactés par les activités de l’homme, notamment le marnage, c’est-à-dire les variations du niveau de l’eau pour les besoins hydroélectriques, d’irrigation ou en eau potable. Cette variation de niveau peut atteindre plusieurs dizaines de mètres, déconnectant ainsi les rives de la zone littorale et appauvrissant la diversité des habitats. Les poissons perdent des zones refuges et de nurseries, de même que les crustacés et les insectes. Le projet UROS, développé par l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB), le centre d’Aix-en-Provence de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) et la société Ecocean souhaite restituer la fonctionnalité des zones littorales lacustres en explorant l’intérêt potentiel d’îlots artificiels flottants. « En suivant les variations de niveau d’eau, ces radeaux ont pour but de recréer des habitats proches de ceux naturellement présents dans les zones littorales lacustres, les rendant ainsi accessibles en permanence pour la biodiversité », explique l’Irstea dans un communiqué. Les îlots artificiels, des structures d’environ 10 x 7 mètres carrés, sont équipés sous l’eau de cages métalliques grillagées ; certaines vides afin de pouvoir abriter et protéger les jeunes stades de poissons des prédateurs, d’autres remplies de substrats qui permettent à la faune et la flore aquatiques de se développer. Les îlots vont ainsi « mimer une succession d’étages littoraux, tels ceux qui vont de la berge aux zones subaquatiques (1,5 m de profondeur), et offrir des habitats qu’on espère fonctionnels pour les poissons et macro-invertébrés aquatiques ». A titre expérimental, trois de ces structures ont été installées en septembre 2018 sur le lac de Serre-Ponçon (entre les Alpes de Haute Provence et les Hautes-Alpes), qui présente un marnage annuel d’environ 30 mètres. Pendant trois ans, la colonisation des radeaux par la macrofaune aquatique, les poissons et la végétation sera suivie de près.