Tecknival : trois associations écologistes portent plainte pour « destruction d’habitat »

Photo © Emmanuelle KUHN Fotolia

1980
⏱ Lecture 1 mn.

Trois associations locales de protection de l’environnement ont annoncé lundi porter plainte pour « destruction d’habitat » sur le site où s’est déroulé la 25e édition du Tecknival, festival illégal de musique techno à Marigny (Marne), classé Natura 2000 et
protégé.

« Hier (dimanche), nous avons porté plainte contre X pour destruction d’habitat voire d’espèces, à la gendarmerie de Sézanne (Marne) », a déclaré Roger Gony, président du Conservatoire des espaces naturels de Champagne-Ardenne. Deux autres plaintes, devaient être déposées lundi après-midi par la Ligue de protection des oiseaux de Champagne-Ardenne et Marne Nature Environnement, a-t-il indiqué. Depuis vendredi soir, des milliers de « teufers » fêtaient les 25 ans du Tecknival sur une ancienne base militaire de l’Otan, à 1 km de la commune de Marigny, malgré deux arrêtés préfectoraux interdisant la manifestation. Selon la préfecture du département, ils étaient « entre 20.000 et 25.000 personnes » sur place dimanche,.  Ce site d’environ 280 hectares, propriété de l’armée et géré par ce conservatoire, a été classé Natura 2000 en 2005, après trois éditions du Tecknival, en 2001, 2003 et 2005. Il abrite « une soixantaine d’espèces nicheuses dont certaines sont menacées, mais aussi 410 espèces végétales et 20 espèces d’orchidées sauvages », selon M. Gony. En pleine nidification, « c’est une période très critique pour la faune: ce sont des oiseaux, ils ont besoin de tranquillité. Nous-mêmes, quand on y va, c’est sur autorisation et de manière très discrète pour ne pas déranger, a
souligné Etienne Clément, président de La Ligue de protection des oiseaux de
Champagne-Ardenne. En quatre jours de temps on va foutre en l’air des années de gestion sur cet îlot de verdure dans un océan de plaine céréalière, a-t-il déploré, rappelant que suite au Tecknival de 2005 presque 200 tonnes de détritus » avaient été sortis après le départ des festivaliers. Selon ces associations, l’Etat a fait preuve d’un manque d’anticipation et « des précautions auraient dû être prises » pour que la rave party ne s’installe pas une nouvelle fois sur ce site.