Le maire d’Ustou (Ariège, 300 habitants) a pris un arrêté pour interdire aux ours de divaguer sur le territoire de sa commune.
« Considérant que l’introduction de l’ours est dangereuse, inopportune et incompatible avec les activités pastorales et touristiques… Considérant que la commune d’Ustou ne peut tolérer plus longtemps la présence illégale de prédateurs introduits par l’Etat, sans procédure de consultation… Est interdite la divagation des ours sur tout le territoire de la commune », stipule l’arrêté pris vendredi par le maire DVG du village, Alain Servat. « C’est symbolique peut-être mais je veux faire parler de la problématique de l’ours : je n’ai jamais été consulté quand on a réintroduit l’ours sur ma commune mais, pourtant, l’animal a provoqué la mort de près de 300 brebis en un mois« , a expliqué le maire, qui est également président de la Fédération pastorale de l’Ariège.
Près de trois cents brebis sont mortes en moins d’un mois en Ariège toutes victimes des ours, a dénoncé lundi l’Association pour le Développement Durable de l’Identité des Pyrénées (ADDIP), qui refuse la réintroduction du plantigrade. Une attaque de l’ours avérée en juillet sur l’estive du Mont-Rouch à Couflens s’est soldée par un bilan de quelque « 250 brebis qui ont déroché », comme on nomme la chute d’une barre rocheuse par les brebis, tandis que « 6 ou 7 autres ont été découvertes dévorées par un ours », a précisé à l’AFP Bruno Besche-Commenge, porte-parole de l’ADDIP. En outre, selon M. Besche-Commenge, non loin de là, sur l’estive d’Ustou, une trentaine de brebis d’un autre troupeau ont également « déroché » pendant la même période. Le village d’Ustou est situé dans le Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, près de la frontière avec l’Espagne.
Vingt ans après la réintroduction de l’ours, plantigrade pouvant peser jusqu’à 250 kilos et mesurant jusqu’à deux mètres quand il est dressé sur ses pattes arrière, son nombre est estimé à 39 dans les Pyrénées, selon les derniers chiffres officiels datant de 2016. La question sensible de nouveaux lâchers sur les versants français continue de diviser. Lorsqu’une attaque d’ours est authentifiée par les expertises de la préfecture, une procédure d’indemnisation est aussitôt engagée et des crédits exceptionnels sont débloqués. Mais pour les opposants aux ours, ces mesures sont insuffisantes. Selon M. Besche-Commenge, c’est tout le pastoralisme de la région qui est remis en cause. « Il y a des attaques tous les jours, a ajouté le responsable de l’ADDIP qui estime que « le chiffre de 400 sera sans doute dépassé en fin de saison. A Sentein, les éleveurs sont déjà redescendus des estives car il y a 4 ours. Et au Mont-Rouch, les éleveurs se demandent s’ils ne vont pas faire la même chose », affirme M. Besche-Commenge, constatant que ces descentes contraintes et prématurées vont mettre en péril les réserves de nourriture
pour l’hiver.