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30 000 euros devront être versés à France Nature Environnement (FNE) en réparation du préjudice moral causé à l’association, qui défend le grand-tétras.

 Présent dans les Vosges, le Jura et les Pyrénées et en forte régression depuis 50 ans à cause des activités humaines, le grand-tétras fait encore l’objet d’une chasse de loisir en Ariège et dans les Hautes Pyrénées. L’oiseau est pourtant protégé, et un programme de conservation a été mis en place au niveau national en 2009 pour enrayer le déclin des populations. Mais le Préfet des Hautes-Pyrénées a maintenu chaque année, entre 2008 et 2013, des quotas de chasse du grand-tétras. L’association FNE, qui s’est battue conséquemment contre les arrêtés de prélèvement, les juge « totalement incompatibles avec les effectifs et l’état de la reproduction de l’oiseau. » Reconnaissant leur illégalité, la juridiction administrative a toujours donné raison à FNE, mais en vain : l’Etat a persévéré dans l’autorisation de chasse du grand-tétras.

Une action en justice de FNE a finalement porté ses fruits, puisque le tribunal administratif de Pau a condamné l’Etat le 7 novembre, reconnaissant que « l’association est d’autant plus atteinte dans son objet que les oiseaux détruits sont nombreux, alors que l’espèce protégée se raréfie et que cette raréfaction se trouve accentuée par les destructions volontaires ». L’Etat est donc condamné à verser 30 000 euros à FNE en « réparation du préjudice moral causé par l’illégalité des cinq arrêtés précités du préfet des Hautes-Pyrénées ». « France Nature Environnement attend de l’État qu’il prenne enfin ses responsabilités en matière de protection du Grand tétras, espèce emblématique de la biodiversité, et qu’il fixe un moratoire national sur la chasse de cette espèce menacée », conclut FNE dans un communiqué.