Un millier de personnes se sont rassemblées dimanche matin à La Réunion sur la plage des Roches Noires (côte ouest) pour protester contre la gestion de la crise des requins par les autorités.
Le rassemblement était organisé par l’association Océan Prévention Réunion (OPR) qui, au-delà de sa critique de « la gestion scandaleuse de la crise requin, réclame le respect des droits des Réunionnais à disposer de la mer et une vraie protection », a indiqué Jean-François Nativel, dirigeant de OPR. En raison de la recrudescence des attaques de requins, un arrêté préfectoral interdit depuis juillet 2013 la baignade et les activités nautiques hors du lagon. La plage des Roches Noires se trouve hors des zones autorisées. La préfecture a rappelé cette interdiction vendredi dans un communiqué. Le rassemblement a ensuite été interdit par la mairie de Saint-Paul (dont dépend la plage des Roches noires), compte tenu de « l’absence de dépôt en mairie d’une quelconque demande d’autorisation et des possibles problème de sécurité et de graves troubles à l’ordre public ». Malgré ces interdictions, environ 200 personnes se sont mises à l’eau au cours de ce rassemblement et y sont restées une demi-heure. Un important dispositif composé de bateaux, paddles, jets ski et plongeurs avait été mis en place par les organisateurs pour éviter tout accident. Les personnes qui se sont mises à l’eau ont d’abord signé un formulaire indiquant avoir conscience « qu’il convient de ne pas se mettre à l’eau dans une zone interdite ou signalée dangereuse ».
Le rassemblement s’est dispersé dans le calme en milieu de journée. Aucune verbalisation n’a été faite par les forces de l’ordre, qui ont assuré une surveillance discrète. Saint-Paul est la seule commune de l’île impactée par la crise requin à avoir mis en place des zones de baignade et de pratiques nautiques protégées, notamment, par des vigies et des filets. En raison des épisodes houleux qui agitent ponctuellement la côte ouest, ces filets ont été endommagés depuis leur mise en service début 2014 au large de Roches Noires et de Boucan Canot, les deux plages emblématiques de la côte ouest et parmi les plus prisées des surfeurs. Vendredi, Joseph Sinimalé, le maire de Saint-Paul, a annoncé le lancement de travaux pour la mise en place d’un nouveau type de protections mieux adaptées aux conditions climatiques.
Depuis 2011, date de la recrudescence de la crise des squales, 21 personnes ont été attaquées par des requins. Neuf sont décédées. Plus de la moitié de ces attaques mortelles concernaient des surfeurs ou des bodyboarders.