L’Autriche est ce pays magnifique, qui a réussi l’exploit de faire croire au monde entier que Mozart était Autrichien, et Hitler allemand. Alors qu’en vrai, c’est le contraire !
Depuis dimanche, il se passe un truc incroyable en Autriche : l’extrême-droite y est arrivée en tête des élections législatives mais sans majorité absolue, et faute de candidats à une coalition avec elle, il est vraisemblable que le pouvoir lui échappera. Du moins, formellement… Mais elle exercera une telle pression sur le futur gouvernement qu’il sera contraint, bon gré mal gré, de mettre en œuvre ses idées nauséabondes.
C’est dingue, non ? Dans quel autre pays européen pourrait-on voir une chose pareille ?
Des idées, M. Kickl -le Bardella des alpages- n’en manque pas. Celle-ci par exemple : M. Kickl a promis pendant sa campagne de « tuer le communisme climatique », fustigeant les militants qui luttent contre un changement climatique dont il conteste la réalité, et vilipendant les mesures gouvernementales qui visent à freiner les émissions de CO2.
A l’échelle européenne, M. Kickl a fondé en juin avec le Hongrois Viktor Orban et le Tchèque Andrej Babis une coalition intitulée « Patriotes pour l’Europe », dans laquelle ils auraient volontiers accueilli Eric Zemmour si celui-ci n’avait pas disparu des radars.
« Patriotes pour l’Europe » constitue une vitrine grand public du groupe parlementaire des « Conservateurs et réformistes européens » (CRE) qui, au Parlement européen, a mené sans relâche le combat contre les règlements écologiques européens, du « Green deal » dont ils ont obtenu le démantèlement quasi-intégral, à l’initiative « Farm2fork » (« De la ferme à la fourchette ») qui visait à réduire de 50 % le recours aux pesticides d’ici à 2030, et de 20 % le recours aux engrais chimiques. Le 6 février dernier, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé le retrait de cette proposition… Une enquête d’un consortium international de médias (dont Le Monde en France) vient de révéler qu’un cabinet de lobbying, émanation des multinationales de la chimie Bayer et Syngenta, a piloté l’action des parlementaires CRE, avec le soutien actif de l’administration Trump…
Dès dimanche soir, Marine Le Pen a été prompte à féliciter pour son brillant résultat celui qui s’auto-proclame Volkskanzler (le Chancelier du peuple). Avant lui, seul un autre illustre Autrichien, un vrai, avait revendiqué ce titre. Pas Wolfgang, l’autre.