Carte postale arlésienne – En direct du festival Agir pour le Vivant 2023 (4/5)
Ce coup-ci, on est entrés dans le dur, les questions qui grattent fort : comment s’organiser en temps d’effondrement ?… Sommes-nous trop nombreux sur Terre ?… Comment proposer un nouvel imaginaire politique ?… Comment élargir le front et faire du combat écologique un levier contre les inégalités sociales ?
Au fil des conférences, se dessine une nette tendance à valoriser les actions locales, celles qui permettent concrètement d’obtenir, parfois, des victoires. La victoire juridique -provisoire- des Soulèvements de la Terre est unanimement saluée, leur représentante longuement applaudie. Sur sa carte des luttes, le média Reporterre a répertorié plus de 600 actions locales en cours, contre des implantations industrielles inutiles, contre des projets routiers d’un autre temps, contre des plateformes logistiques…
Il est bon et motivant, parfois, de se retrouver pour célébrer des victoires. Il serait toutefois naïf de s’en griser. Si la carte des luttes de Reporterre montre la vigueur des mouvements de résistance, elle a aussi quelque chose de totalement déprimant. Tous les stratèges savent que la première condition pour gagner une bataille est d’en choisir le terrain, le moment et les conditions. Or dans chacune des 600 luttes répertoriées, c’est toujours l’adversaire qui a choisi le terrain, c’est toujours lui qui est à l’initiative. La « victoire » que l’on peut y espérer n’est pas un pas en avant, vers plus de justice sociale et environnementale, c’est juste une nouvelle débâcle évitée… Mais faire le pas d’après, imaginer des initiatives qui bousculent l’ordre implacable du libéralisme autoritaire qui avance, c’est une autre affaire !
A l’issue d’une intense journée de gamberges, de controverses, d’échanges parfois musclés, une seule réponse émerge nettement : c’est compliqué. Quelle était la question, déjà ?
Au menu d’aujourd’hui : Une politique de la Terre, réinventer la géopolitique du vivant.
A demain
