La défaite de la nature

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Donc, le second macronat, s’il advient, sera furieusement écologique. Avec même un jeancastex spécialement chargé de la « planification écologique »… Et parmi les brillantes idées du président-candidat : « Pour susciter cette mobilisation générale de la nation pour l’environnement, je propose que nous organisions chaque année un grand moment autour de nos jardins, de nos paysages, de l’environnement et de notre planète. Cette fête de la nature, comme nous avons su faire une fête de la musique, pourrait se tenir au printemps, par exemple le quatrième samedi de mai. »

On lui dit ?

Allez, on lui dit. La Fête de la nature existe depuis 2007. Elle réunit, le week-end le plus proche du 22 mai, journée mondiale de la biodiversité (soit pas loin du 4ème samedi du mois…) tous les acteurs de la protection de la nature autour du Comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Elle est soutenue depuis son origine par le ministère de l’écologie. Chaque année, plusieurs milliers de manifestations gratuites rassemblent des centaines de milliers de participants…

Dans la même veine, nous sommes en mesure de révéler en exclusivité d’autres éléments marquants du programme d’Emmanuel Macron :

Social : Les salariés pourront s’absenter plusieurs jours par an (pas trop quand même…) tout en percevant leur rémunération. On appellera ça « les congés payés ».

Mobilité : Nous développerons un dispositif constitué d’une bande de roulement et d’un moyeu concentriques, reliés par un disque plein ou par des rayons. On appellera ça « la roue ».

High tech : Nous mettrons au point un alliage révolutionnaire constitué en proportions variables d’H2O à une température telle que 50 °C <T° < 100 °C, et d’H2O à une température telle que 0 °C < T° < 50 °C. On appellera ça « l’eau tiède ». Les débouchés sont infinis, surtout pour l’application de la « planification écologique » à la mode macronienne.

La biodiversité et le climat ont été soigneusement escamotés du débat électoral, en particulier par le président sortant qui rêvait d’un renouvellement par tacite reconduction. Les voir réapparaître, sous forme caricaturale, dans le discours d’un candidat aux abois ne fait qu’entériner la lourde défaite de l’écologie politique.

Dimanche, pour échapper à l’illibéralisme fascisant de Marine Le Pen, il faudra se résoudre à voter pour l’ultra-libéralisme prédateur d’Emmanuel Macron.

Si au moins, pour ne pas rendre ce « choix » encore plus douloureux, il voulait bien avoir la décence de se taire…