Conseil santé : cinq pesticides par jour

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Ne dîtes plus « bon appétit » au début d’un repas. Désormais, souhaitez plutôt « bonne chance ».

Passant au crible les habitudes alimentaires d’une cohorte de 160 000 personnes sur deux décennies, une étude de l’université d’Harvard révèle que les résidus de pesticides annulent le bénéfice sanitaire des cinq fruits et légumes dont la consommation quotidienne est recommandée. L’apport en fruits et légumes à forte teneur en résidus n’a aucun effet sur la mortalité, alors que l’apport en végétaux à faible teneur est inversement lié à la mortalité, toutes causes confondues (en particulier cancers, maladies cardio-vasculaires et respiratoires). 

Et encore… l’étude n’a pris en compte que les expositions par les fruits et légumes, et non par le biais d’autres aliments qui peuvent également être contaminés. Il n’est donc pas exclu que l’effet réel des pesticides dans l’alimentation soit supérieur aux estimations.

Bah, il suffit de choisir des salades ou des pêches exemptes de traces d’agrotoxiques, non ? Essayez, pour voir… D’après les données de la DGCCRF (la Répression des fraudes), ces résidus sont présents dans près de deux tiers des fruits, légumes et céréales non bio consommés en France. A l’échelle européenne, les fruits les plus contaminés sont les mûres, les pêches, les fraises, les cerises et les abricots. Pour les légumes, la palme revient au céleri, au chou frisé et au chou de Bruxelles. Les kiwis ont vu leur taux de contamination passer de 4 à 32%, soit une augmentation de 400% entre 2011 et 2019 ; les cerises sont passées de 22% à 50%, soit une hausse de 150%. Le taux de contamination des pêches est lui passé de 30 à 46% et c’est la France qui est en tête du classement, avec 58% de fruits contaminés, certains présentant des résidus de quatre pesticides différents.

Il faut voir le bon côté des choses : l’exposition aux agrotoxiques (entre autres) est à l’origine d’une baisse spectaculaire de la fertilité des mâles occidentaux. Sachez donc, camarades, que la concentration moyenne de nos spermatozoïdes est passée de 99 millions à 47 millions par millilitre entre 1973 et 2011. Soit une chute de 50 % à 60 % en moins de quarante ans. Voilà une nouvelle réjouissante, qui permet d’entrevoir une solution à la surpopulation, mais aussi à une question justement mise en avant par les féministes : celle de l’inégale répartition de la charge de la contraception au sein du couple.« -Ah zut, chéri, j’ai encore oublié de prendre nos précautions… -T’inquiète, j’assure. J’ai mangé une ratatouille au dîner ».