Le directeur de la seule compagnie de chasse à la baleine d’Islande a indiqué vendredi qu’il était peu probable qu’il entame une saison de chasse cette année, bien qu’il ait obtenu cette semaine une licence du gouvernement pour 2024.
L’Islande, la Norvège et le Japon sont les seuls pays qui autorisent encore la chasse commerciale à la baleine, largement condamnée par les associations de défense des animaux.
Mardi, la ministre islandaise de la pêche, de l’alimentation et de l’agriculture, Bjarkey Olsen Gunnarsdottir, a accordé à Hvalur, la seule société de chasse à la baleine du pays, une licence pour tuer 128 rorquals communs.
Mais Kristjan Loftsson, directeur de Hvalur, a déclaré vendredi que la décision du ministre arrivait si tard qu’il ne serait probablement pas en mesure de préparer ses bateaux à temps pour chasser cette saison.
En Islande, la chasse à la baleine a généralement lieu entre la mi-juin et le mois de septembre. M. Loftsson a demandé une nouvelle licence en janvier, après l’expiration de la précédente, qui avait été accordée pour une période de cinq ans.
« Si elle pense que l’on peut se lancer dans ce type d’activité avec un préavis d’un seul jour, c’est qu’elle ne vit pas sur la même planète que la plupart des Islandais », a déclaré M. Loftsson au radiodiffuseur public RUV. « Nous n’avons rien pu préparer ».
Ces dernières années, les baleiniers islandais sont rarement parvenus à atteindre leurs quotas.
L’année dernière, le pays a suspendu la chasse à la baleine pendant deux mois à la suite d’une enquête du gouvernement, qui a conclu que les méthodes utilisées n’étaient pas conformes aux lois sur le bien-être animal.
Les contrôles effectués par l’agence vétérinaire publique ont démontré que les harpons explosifs utilisés par les chasseurs provoquaient des agonies de plusieurs heures.
La saison 2023, qui n’a duré que trois semaines, s’est terminée par la prise de seulement 24 rorquals communs, sur un quota de 209 possibles.
L’autre compagnie de chasse islandaise a définitivement raccroché les harpons en 2020, estimant que cela n’était plus rentable.
L’ONG de défense des animaux Humane Society International (HSI) a exhorté l’Islande à « mettre un terme définitif à cette cruauté inutile ».
« Il est extrêmement décevant que la ministre Gunnarsdottir ait ignoré des preuves scientifiques sans équivoque démontrant la brutalité et la cruauté de l’abattage commercial des baleines et ait permis que les baleines soient tuées une année de plus », a déclaré à l’AFP Adam Peyman de HSI