COP28: Lula va proposer un fonds international de préservation des forêts tropicales

©Andrawaag-wikimedia

745
⏱ Lecture 2 mn.

Le président brésilien Lula proposera la création d’un fonds destiné à préserver les forêts tropicales dans quelque 80 pays lors de la COP28 prévue la semaine prochaine à Dubaï, a déclaré jeudi la ministre brésilienne de l’Environnement.

L’initiative consiste en « un mécanisme de paiement par forêt sur pied, par hectare, pour aider à protéger les forêts tropicales des 80 pays » qui en possèdent sur leur territoire, a indiqué Marina Silva lors d’un séminaire sur l’évaluation et l’amélioration des dépenses publiques à Brasilia.  Le gouvernement brésilien a présenté cette semaine l’idée aux autres membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (ACTO), un bloc socio-environnemental qu’il partage avec sept autres pays où s’étend la plus grande forêt tropicale du monde.  Le fonds constitue « une architecture simple (…) innovante et efficace » a souligné Mme Silva, réservant les détails de l’annonce à Luiz Inacio Lula da Silva lors de la 28e conférence des Nations unies sur le climat du 30 novembre au 12 décembre, aux Emirats arabes unis.  Le leader de gauche a répété que les pays industrialisés devaient assumer la responsabilité de leur pollution et déforestation en contribuant financièrement à la conservation des forêts et des jungles.  Le mécanisme diffère du Fonds Amazonie déjà mis en oeuvre, administré par la Banque publique de développement (BNDES).  Le nouveau fonds international serait géré par « une institution financière multilatérale », a indiqué Mme Silva, selon des propos cités par les médias locaux.

« L’expansion sans abattre aucun arbre »

Roberto Perosa, secrétaire en charge du commerce et des relations internationales au sein du ministère de l’Agriculture, a déclaré lors d’une autre conférence de presse que le Brésil présentera à la COP28 un plan visant à augmenter la surface agricole de son pays sans déforestation, via la conversion de terres de pâturage.  « Nous avons réalisé une étude et avons comptabilisé près de 160 millions d’hectares de zones de pâturage. Sur ce total, environ 40 millions d’hectares se situent sur des zones de pâturage dégradées, mais très propices aux cultures. Alors, moyennant un certain investissement dans le sol, cette terre peut être convertie en zone cultivable », a expliqué M. Perosa au cours d’une conférence de presse en ligne avec des médias internationaux.  En dix ans, le gouvernement compte investir 120 milliards de dollars et étendre les zones de culture du Brésil, qui passeraient de 65 à 105 millions d’hectares, sans déforestation.  « Nous allons faire l’expansion sans abattre aucun arbre », a mis en avant le responsable, évoquant une « grande révolution ».   Selon lui, l’initiative privée permet actuellement de convertir près d’un million et demi d’hectares chaque année.  Le président de gauche Lula, revenu au pouvoir en janvier, a fait de la défense de l’environnement, et en particulier de l’Amazonie, un axe fort de son action, notamment internationale. Mais il veut aussi permettre l’essor du puissant secteur de l’agro-négoce, alors que le Brésil est devenu un géant agricole.  La déforestation en Amazonie a fortement augmenté sous son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui avait encouragé l’expansion des activités minières et agricoles dans la région.  Lula a promis d’éradiquer la déforestation illégale d’ici 2030.