D’après une récente mise à jour de la liste rouge des espèces menacées en France de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN), plus de 11 % des espèces de mollusques continentaux sont menacées de disparition sur le territoire métropolitain.
C’est un « temps maussade pour les escargots, les limaces et les moules d’eau » indique un récent communiqué de presse de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN). Ce communiqué qui partage les résultats d’un état des lieux portant sur l’ensemble des mollusques continentaux de l’Hexagone montre que plus de 11 % des espèces sont menacées. « Au total, 2 espèces ont déjà disparu, 79 sont menacées et 32 autres sont quasi menacées. Établis dans le cadre de la Liste rouge nationale, ces résultats inédits sont publiés par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), avec l’appui d’un groupe de spécialistes ».
La France possède une très grande diversité de mollusque sur son territoire. Le pays compte un total de 691 espèces indigènes, dont un tiers n’existe nulle part ailleurs. Une telle richesse lui confère une grande responsabilité quant à la conservation de ces individus souvent ignorés. L’UICN explique que les mollusques continentaux se composent de gastéropodes d’eau douce comme la Planorbine des mares ou la Limnée cristalline, des gastéropodes terrestres, comme l’Hélicon des glaciers, la Fausse-veloutée des chênes-lièges ou la Caragouille des dunes, et des moules d’eau douce, parmi lesquelles la Cyclade des fleuves, la Grande mulette ou la Mulette perlière. Ces moules d’eau douce connaissent le plus fort taux de menaces avec 30 % d’espèces classées sur la liste rouge.
L’UICN précise par ailleurs que les menaces principales qui pèsent sur les mollusques sont la dégradation et la destruction des habitats naturels, d’autant que ces espèces ont de faibles capacités de dispersion. Les milieux aquatiques seraient les plus affectés. « Les prélèvements d’eau pour les usages urbains, le pompage pour l’irrigation des cultures ou l’assèchement des prairies humides pour leur exploitation agricole conduisent de nombreuses espèces vivant dans des mares, des sources ou des grottes à se retrouver menacées. Les pollutions agricoles ou liées aux rejets d’eaux usées ont également un fort impact préjudiciable. »
Un des gros problèmes qui nuit à la conservation de ces espèces est le fait que pour beaucoup d’entre elles (40 %) les données scientifiques sont « insuffisantes ». Il y a donc de forts enjeux d’amélioration des connaissances pour ce groupe d’individus. Des programmes de conservation ont tout de même été mis en place pour assurer la préservation de certaines de ces espèces. Un Plan national d’actions pour éviter la disparition de l’Hélix de Corse et la Grande mulette a ainsi été déployé. Cependant, l’UICN remarque que ce type d’actions pour les mollusques reste trop rare et soutient qu’il est impératif d’améliorer les connaissances scientifiques sur ces espèces et leurs habitats naturels afin de renforcer les mesures de protection.