En Australie, le nombre total de morsures de requins – mortelles ou non – a augmenté par rapport aux décennies précédentes. Le nombre de personnes qui en meurent est également grandissant. Les mers d’Australie sont-elles plus dangereuses qu’avant ? Il y a-t-il plus de requins ? Le journal d’informations britannique The Guardian répond à ces questions dans un article.
À l’instar des crocodiles, les requins ne mangent que très rarement les personnes qu’ils mordent. Lorsqu’un décès arrive, c’est généralement en raison de la perte de sang. D’après le journal d’informations britannique The Guardian, il y a plus a beaucoup plus de gens dans l’eau. « De plus en plus d’Australiens vivent près de la côte et l’accès aux plages est plus facile. Les gens s’aventurent plus loin dans l’océan ou dans des endroits plus isolés, ce qui signifie que les occasions de rencontrer des requins sont plus nombreuses », indique le média. L’année dernière, le nombre de décès par morsure de requins était de huit en Australie. Il s’agit du plus grand nombre depuis 90 ans. Au cours du dernier demi-siècle, le nombre moyen de décès annuels été de un. Culum Brown, professeur à l’Université Macquarie de Sydney, spécialisé dans le comportement des poissons, indique dans une interview au Guardian que le nombre total de morsures de requins en 2020 – mortelles et non mortelles confondues – a été de 26, ce qui correspond tout à fait la moyenne des dernières années. Cependant, ce qui diffère ce n’est pas le nombre d’interactions, mais le nombre de personnes qui en sont mortes, précise-t-il.
Alors si le nombre élevé de décès peut être attribué au fait que les baigneurs, surfeurs, plongeurs et pêcheurs s’éloignent des secours, il existe tout d’une même une « statistique troublante à long terme » souligne le journal : « Le nombre total de morsures – mortelles ou non – a augmenté par rapport aux décennies précédentes. Selon l’Australian Shark Attack File, dans les années 1990, 82 attaques ont été enregistrées sur l’ensemble de la décennie. Dans les années 2000 : 161. Et dans les années 2010 : 220. Les rapports se sont améliorés, mais cela n’explique qu’en partie la hausse ». Cette augmentation ne résulte pas d’une croissance des populations de requins. En effet, ces espèces se reproduisent lentement, atteignent une maturité tardive et ne donnent naissance qu’à une poignée de petits par grossesse. À titre d’exemple, le nombre de requins tigre a chuté de 70 % au cours des 30 dernières années. Quant au requin blanc, il est légalement protégé comme « vulnérable, » bien que son nombre soit stable si ce n’est en légère augmentation. Charlie Huveneers, professeur associé à l’université Flinders d’Adélaïde, spécialisé dans l’écologie des requins, indique au Guardian que « d’un point de vue biologique, il est impossible que l’augmentation de la population de requins blancs explique à elle seule l’augmentation du nombre de morsures de requins ». Alors comment expliquer ce phénomène ?
Selon M. Huveneers, l’un des facteurs possibles est que la répartition et les déplacements des requins pourraient être en train de changer, entraînant un chevauchement plus important avec les humains. Les particularités des remontées d’eau dans l’océan (remontées d’eau froide et profonde vers la surface), les courants et les températures affectent la répartition des poissons, et les requins suivent leurs proies. Cela pourrait conduire les requins à se rapprocher des côtes. Le réchauffement climatique et par conséquent le réchauffement des eaux pourrait également être une des raisons de la migration de requins vers le sud où la population australienne est plus dense. Ce réchauffement des eaux entraîne aussi la migration des proies recherchées par les requins comme le saumon ou le hareng ce qu’il fait que les prédateurs vont les suivre pour survivre.
Mais rassurez-vous, les attaques de requins sont assez rares. Dans la majorité des cas, lorsqu’un humain et un requin se côtoient, il ne se passe rien. Les statistiques montrent même que 999 fois sur 1000, il n’y a pas la moindre interaction et que l’humain à plus de chance d’être tué par un coup de foudre ou une noix de coco sur la tête que par une attaque de requin.