Les députés russes ont voté jeudi pour la levée de l’immunité d’un collègue communiste, impliqué dans une affaire de chasse illégale et qui risque une peine de prison pour avoir tué un élan.
Valéri Rachkine, 66 ans, qui est également premier secrétaire du Parti communiste à Moscou, avait été arrêté fin octobre dans une forêt dans la région de Saratov (Volga) avec les restes d’un élan dans le coffre de sa voiture, soutenant initialement avoir trouvé l’animal déjà mort, avant d’avouer la semaine dernière l’avoir abattu. Une enquête pour « chasse illégale », passible jusqu’à deux ans de prison ferme, a été ouverte. M. Rachkine s’est dit prêt à payer 80.000 roubles (950 euros) de dédommagement et à acheter puis à libérer dans la même forêt un élan de la même taille, en guise de compensation. Lors de la session plénière jeudi, une majorité des députés ont soutenu la levée de son immunité parlementaire, réclamée par le Parquet général. Des voix critiques accusent cependant les autorités de vouloir punir ainsi Valéri Rachkine, qui avait critiqué de manière virulente le Kremlin lors de la campagne pour les législatives de septembre. Lors de ces élections, remportées largement par la formation du pouvoir (Russie Unie), le Parti communiste a néanmoins réalisé une percée, obtenant 57 sièges, soit 15 de plus que lors du scrutin de 2016. Les communistes ont notamment profité d’un climat de mécontentement social et du report des voix des partisans de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny, dont le mouvement a été interdit et privé de candidatures. Le Parti communiste russe avait également dénoncé des fraudes massives lors du scrutin, en particulier concernant les votes en ligne. Le parti au pouvoir « Russie Unie a volé les sièges des députés », avait déclaré devant une foule de manifestants Valéri Rachkine, critiquant une « fraude électorale colossale ». Les élus du Parti communiste russe votent généralement en faveur des mesures proposées par le Kremlin, mais ils peuvent également s’opposer aux candidats du pouvoir, notamment dans les régions. En 2018, ils avaient activement manifesté contre la réforme des retraites adoptée sur proposition de Vladimir Poutine.