Hong Kong doit durcir ses lois pour lutter contre la contrebande d’animaux sauvages

Photo d'illustration ©-Isaac-Lawrence-AFP

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Seized shark fins are seen during a press conference at the Kwai Chung Customhouse Cargo Examination Compound in Hong Kong on september 5, 2018. - The Hong Kong Customs and the Agriculture, Fisheries and Conservation Department (AFCD) from June to August 2018 mounted Operation Defender against the smuggling of endangered species at the airport, seaport, land boundary and railway control points into the territory. Some 118 cases were reported during the operation period resulting in the seizure valued at 2.4 million USD, with 82 arrests made. (Photo by ISAAC LAWRENCE / AFP)
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Les autorités hongkongaises doivent durcir leur législation en matière de lutte contre le trafic très lucratif d’animaux sauvages, ont déclaré vendredi 23 octobre des chercheurs.

Hong-Kong est une plaque tournante du commerce international des espèces animales menacées telles que les éléphants, les rhinocéros ou les pangolins notamment en raison de son port, un des plus importants au monde, et de ses multiples liaisons en termes de transport. La plupart de ces espèces de contrebande sont destinées aux consommateurs
chinois. Si des saisies records ont été effectuées ces dernières années, elles masquent en réalité une absence de progrès en la matière, pointent des chercheurs de l’Université de Hong Kong. « Aucun trafiquant d’espèces sauvages n’a jamais été poursuivi pour des infractions liées au blanchiment d’argent et aucune organisation criminelle n’a été inculpée pour contrebande d’espèces sauvages« , soulignent-t-ils.

Les principales lacunes du territoire semi-autonome en matière de lutte  contre ce commerce, qui pèse des millions de dollars, ont été pointées dans une étude menée par Amanda Whitfort, professeur à la faculté de droit de l’université, et Fiona Woodhouse, de la société pour la prévention de la cruauté envers les animaux. Le problème le plus flagrant, selon cette étude, est que la contrebande d’espèces sauvages n’est pas classée dans la catégorie des crimes graves comme le trafic de drogue ou d’êtres humains. Pour cette raison, les amendes infligées aux contrebandiers d’animaux sauvages ne sont pas très élevées et se montrent donc peu dissuasives.

Ces chercheuses estiment également que si ce type de trafic était réprimé par la législation contre le crime organisé, cela permettrait de mieux enquêter. Ces sept dernières années, les douanes de Hong Kong ont saisi pour plus de 767 millions de dollars hongkongais (83 millions d’euros) d’espèces sauvages faisant l’objet de ce type de trafic, dont 22 tonnes d’ivoire, 70 tonnes de pangolin et 66 tonnes d’autres espèces menacées, selon ce rapport.

Mais, si les saisies ont augmenté, le nombre de poursuites judiciaires demeure bas. Par rapport à nombre de juridictions étrangères, les peines prononcées à Hong Kong ont été « clémentes, les emprisonnements rares et la plupart des contrevenants condamnés à des amendes inférieures à 10% de la valeur de la contrebande passée en fraude« . En mai 2018, la peine maximum pour trafic d’espèces en danger a été portée à dix ans d’emprisonnement et à 10 millions HKD d’amende. Ce qui, selon des détracteurs, est une peine inférieure à ce qui se pratique au niveau international.