Un pélican gris échappé de la réserve de Sigean, au sud de Narbonne, a pris ses quartiers dans les marais salants de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), pendant que son frère rejoignait les Baléares, une première en 40 ans pour ces oiseaux habituellement sédentaires.
Baptisé Harris en Corse, un pélican qui porte le numéro A28 est né en juillet dernier et vivait avec ses parents et son frère au sein de la colonie de pélicans gris fixée à Sigean depuis l’ouverture de la réserve dans les années 70, a indiqué à l’AFP Antoine Joris, vétérinaire de la réserve africaine de Sigean. Ce pélican s’est échappé de la réserve de Sigean, au sud de Narbonne et a migré jusque dans les marais salants de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). « Il a perdu sa mère du botulisme, une maladie bactérienne, en septembre, à une époque où il venait de quitter le nid et il était encore nourri par elle« , a-t-il relaté.
« Son père a aussi attrapé le botulisme donc on l’a soigné et relâché quelques semaines plus tard, mais les deux frères se sont retrouvés pendant 15 jours sans leurs parents pour les nourrir« , a ajouté le vétérinaire. « Notre hypothèse est que, se retrouvant sans leurs parents, ils ont été un peu déboussolés et ils sont partis à l’aventure. Ils se sont retrouvés en mer et l’un est descendu au sud-est et l’autre plein sud« , a-t-il expliqué, ajoutant qu' »en 40 ans c’est la première fois que ça arrive« . Ils sont « strictement sédentaires« , « normalement tout le monde reste autour de l’étang Bages-Sigean ».
Harris est donc arrivé en Corse et son frère a rejoint les Baléares où il vit toujours, à Majorque. « On a des nouvelles des deux régulièrement et ils vont bien« . « Le plan, c’est de les fixer. En Corse, une assistante vétérinaire le nourrit tous les jours » grâce au don des pêcheurs locaux de « leurs poissons invendus ou invendables« , a-t-il expliqué.
« Dès que les transports seront possibles, on ira le chercher« , probablement vers « février ou mars« , a indiqué le soignant, expliquant qu’actuellement, avec l’épidémie de grippe aviaire, le transport des animaux à plumes était interdit.
« Aux Baléares, c’est différent, il est sur un grand plan d’eau qui est une réserve naturelle et il se débrouille tout seul. Celui-là sera plus difficile à recapturer ». « On va tout faire pour les ramener ici et les réintégrer à la colonie parce qu’ils n’ont pas vocation à rester ni en Corse, ni aux Baléares » où il n’y a « pas du tout de pélicans« , a-t-il précisé, appelant à « ne pas s’en approcher et surtout à ne pas le nourrir ».