Les arbres géants représentent représentent environ 40 % de la biomasse des forêts tropicales, selon une nouvelle étude.
Des scientifiques ont démontré dans une nouvelle étude que les arbres géants des forêts, qui se reproduisent lentement, contribuent plus qu’on ne le pensait à la séquestration du carbone et à l’augmentation de la biomasse. L’étude est basée sur plus de 30 ans de données recueillies dans les forêts primaires et secondaires de Barro Colorado, une île située au milieu du canal de Panama.
Les scientifiques ont regroupé les 282 différentes espèces d’arbres recensées en plusieurs catégories déterminées par la croissance, la reproduction et la longévité : les espèces « rapides » qui croissent et meurent rapidement, les espèces « lentes » qui croissent lentement et atteignent un âge avancé, les « géants infertiles » qui vivent longtemps et se reproduisent sur une longue période, les « nains fertiles« , des petits arbustes qui croissent lentement, meurent jeunes, mais produisent un grand nombre de descendants.
Les résultats montrent que les « pionniers de longue date » – des espèces telles que l’acajou et le noyer du Brésil, visibles bien au-dessus du reste de la canopée parce qu’ils poussent rapidement pendant des centaines d’années – constituent une caractéristique importante des forêts anciennes. Ils représentent environ 40 % de la biomasse et rien n’indique que cette proportion diminue avec le temps. Les chercheurs pensent que cela est le résultat d’un compromis entre la taille et la reproduction : ils sont capables de consacrer plus d’énergie à la production de biomasse qu’à la production de descendants.
Par ailleurs, en simulant différentes combinaisons de ces groupes d’arbres, les scientifiques ont pu construire un modèle qui reproduit la dynamique de récupération de forêts avoisinantes récemment déboisées. Cette connaissance de la vitesse de croissance des arbres, de leur durée de vie et du nombre de descendants qu’ils produisent pourrait contribuer à la restauration des forêts tropicales. Elle pourrait également dissiper la théorie selon laquelle les arbres géants disparaissent une fois que la forêt a atteint sa maturité. Enfin, les auteurs espèrent que leurs résultats encourageront les modélisateurs du climat mondial à ne plus représenter tous les arbres d’une forêt comme étant les mêmes.