L’eurodéputé et candidat à la primaire EELV Yannick Jadot a déclaré mardi qu’il « fera campagne pour le oui » au référendum sur l’introduction de la défense de l’environnement dans la Constitution annoncé par Emmanuel Macron, tout en y voyant « un coup politique ».
Emmanuel Macron « va proposer d’inscrire dans la Constitution qu’on ne peut plus passer des lois de régression, comme s’il faisait le constat lui-même qu’il n’avait fait que passer des lois de régression et de renoncement », a souligné Yannick Jadot sur BFMTV/RMC, évoquant les néonicotinoïdes, le glyphosate, ou encore la transition énergétique. Le député européen a dénoncé le « cynisme et l’opportunisme d’un président qui n’a jamais fait de l’écologie qu’un slogan, des promesses trahies, et maintenant un coup politique« .
Mais « je ferai campagne pour le oui, je ne vais pas me déjuger parce que le président de la République fait de la communication« , a-t-il ajouté. L’annonce de ce référendum « est une victoire culturelle majeure pour les écologistes, depuis le temps qu’on disait qu’il fallait changer le système, pas le climat, et donc évidemment changer la Constitution et placer la liberté d’entreprendre en deçà de la protection des biens communs« , a souligné le secrétaire national d’EELV Julien Bayou sur franceinfo. Cette inscription dans la Constitution, si elle se concrétise – ce dont M. Bayou a fortement douté car il ne fait « aucune confiance » à Emmanuel Macron -, permettra de « prendre appui sur le droit » et les tribunaux administratifs « pour contester une décision« . « Avec cette réforme constitutionnelle on ne pourrait pas réintroduire les néonicotinoïdes », a-t-il ainsi remarqué.
Le député ex-LREM Matthieu Orphelin a de son côté estimé sur France Inter que si ce référendum « ne peut être qu’utile« , Emmanuel Macron « a réussi à désaxer la discussion : on devrait discuter aujourd’hui des mesures concrètes pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre dès les prochaines années« , plutôt que d’un référendum au calendrier incertain. Le mouvement Générations, fondé par Benoît Hamon, a critiqué, dans un communiqué, « une manoeuvre politicienne visant à dissimuler » les « cinq années perdues pour le climat et la biodiversité » sous le mandat d’Emmanuel Macron. Le chef de l’État a annoncé ce référendum en conclusion de 3H30 d’échanges nourris avec 132 membres de la Convention citoyenne pour le climat lundi soir. Mais son organisation d’ici la fin du quinquennat en 2022 reste incertaine puisqu’elle ne pourra intervenir qu’après un vote de l’Assemblée nationale et du Sénat, ce dernier étant contrôlé par la droite.