Des sociétés indonésiennes doivent au moins 1,3 milliard de dollars d’amendes impayées après avoir provoqué des incendies et des destructions de forêts, rapporte une étude de Greenpeace publiée vendredi 15 février qui dénonce l’impunité de ces dommages environnementaux.
L’organisation Greenpeace a étudié 11 affaires entre 2012 et 2018 impliquant des producteurs d’huile de palme et des papetiers qui avaient été condamnés à des amendes par des tribunaux civils de Jakarta. « Mais aucune de ces affaires (de destruction) de forêts n’a débouché sur le paiement de dédommagements », observe l’organisation environnementale. Le total de ces amendes impayées s’élève à 1,3 milliards de dollars. La plupart de ces affaires étaient liées aux vastes incendies de 2015 en Indonésie qui ont provoqué plus de 16 milliards de dollars de dégâts aux secteurs forestiers, agricoles, ainsi qu’au tourisme et à d’autres secteurs économiques, note Greenpeace en se basant sur des chiffres de la Banque mondiale. Ces incendies de 2015 ont fait flamber deux millions d’hectares et provoqué un vaste nuage de fumée qui s’est propagé vers Singapour et la Malaisie. Ils ont aussi probablement augmenté significativement la mortalité dans la région. Une étude des universités américaines de Havard et Columbia estime que plus de 100.000 morts prématurées sont à mettre sur le compte de ces incendies. « Mais à ce jour aucune des compagnies n’a payé de compensation pour leur rôle dans cette catastrophe », a noté Greenpeace. La compagnie d’exploitation forestière Merbau Pelalawan Lestari a écopé à elle seule d’une amende de 1,1 milliard de dollar en 2004, ce qui représente une grande amjorité des somme dues. Interrogé par l’AFP sur cette étude, le ministère de l’Environnement indonésien n’a pas répondu immédiatement. L’économie de l’Indonésie repose largement sur les matières premières et l’exploitation des ressources agricoles, forestières et minières.